Selon les médias américains, le FBI devrait annoncer [article du 18 décembre, NDLR] à tout moment que la Corée du Nord est derrière l’attaque massive qui fait trembler Sony depuis trois semaines. Mais malgré certaines preuves périphériques, plusieurs experts ne sont pas convaincus.
Un coupable un peu trop évident. Si on était dans Law & Order, on dirait que la Corée du Nord a un mobile (la sortie d’un film se moquant du leader suprême), les moyens de mener l’attaque (1 800 hackers de son « Bureau 121 » et un malware qui ressemble à celui utilisé contre la Corée du Sud) et l’opportunité de passer à l’action (les défenses de Sony pas vraiment très efficaces). Mais dans une cyberattaque qui rebondit dans de nombreux pays, l’arme du crime est presque impossible à localiser. Une action de Pyongyang ? L’expert en sécurité Mark Rogers n’y croit pas. Le code informatique est commenté en Coréen ? La Corée du nord proscrit le langage du Sud et a son propre dialecte. Les menaces sont dans un anglais approximatif ? Les erreurs ne ressemblent pas à celles du « Konglish » (Korean-English), selon lui. « On dirait quelqu’un qui fait semblant de mal parler anglais. » Il relève encore que la demande du retrait du film The Interview n’est intervenue qu’après plusieurs jours et des fuites sur une éventuelle piste nord-coréenne dans les médias.
Un modus operandi différent. Quand la Corée du Nord pirate des banques de son voisin du sud, elle le fait toute discrétion et en silence. Pas à coup de communiqués de presse publiés sur Pastebin par un groupe baptisé Guardians of Peace. Ni en utilisant une tête de mort tout droit sortie de la scène Warez des années 90.