La Chine veut doubler à 100 milliards de dollars la dotation de la banque de développement qu’elle souhaite créer avec plusieurs autres pays asiatiques et du Moyen-Orient pour concurrencer la Banque mondiale.
La Chine souhaite accélérer la mise en place d’une institution visant à concurrencer la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, qu’elle juge trop influencée par les États-Unis et leurs alliés.
Un concurrent sérieux à la Banque asiatique de développement C’est pourquoi, elle aurait envisagé lors de réunions avec d’autres pays de doubler à 100 milliards de dollars la dotation pour le projet, selon deux sources anonymes citées par le Financial Times.
Ce qui représenterait pas moins des deux tiers de la surface financière de la Banque asiatique de développement (165 milliards de dollars), basée à Manille et sous la coupe de l’Organisation des nations unies.
Construire une nouvelle Route de la Soie
Jusque-là, 22 pays ont pris part à ce projet qui a pour ambition de créer une nouvelle Route de la Soie, la route commerciale qui reliait autrefois la Chine à l’Europe. Cette nouvelle banque devrait porter le nom d’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) et devrait couvrir une zone s’étendant de la Chine au Moyen-Orient.
La plupart des financements proviendront de la Chine et devraient servir à développer des infrastructures dans toute la région, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, selon les sources du Financial Times.
Ambition internationale des entreprises chinoises
Cette impatience de Pékin à mettre en place un concurrent à la Banque mondiale reflète sa frustration devant la domination des pays occidentaux dans les différentes institutions internationales, telles que le Fonds monétaire internationale ou la Banque mondiale par exemple. Les changements dans la gouvernance de ces institutions peinent en effet à suivre le rythme auquel la Chine prend de l’importance dans l’économie mondiale.
"La Chine l’impression de ne pas réussir à faire ce qu’elle veut à la Banque mondiale et au FMI, alors elle a décidé de monter sa propre banque mondiale qu’elle peut contrôler à son gré", explique ainsi l’une des sources directement impliquée dans les discussions sur la création de l’AIIB.
Cette accélération du mouvement par Pékin intervient aussi au moment où la Chine, selon un rapport de l’Organisation des nations unies, dont dépend la Banque mondiale, devrait voir ses investissements à l’étranger dépasser ses investissements à l’intérieur du pays. Les entreprises chinoises ont en effet de plus en plus tendance à s’implanter à l’international.