Les « Panama papers » n’ont pas été transmis par une source interne mais obtenus de l’extérieur par effraction.
C’est une des caractéristiques de notre époque et c’est en passe de devenir un grand classique. Lorsque survient un événement majeur aux répercussions planétaires, les médias donnent le la et le grand public réagit en conséquence comme un chien bien dressé. Puis vient le temps de la suspicion et au bout celui de la théorie du complot. Deux jours à peine après la divulgation des « Panama papers », force est de constater que nous y sommes à ce fameux complot, ce qui doit constituer un record en la matière. Illustration de ce changement brutal dans la perception de cet événement, les derniers tweets de Wikileaks, dans lesquels il est désormais question de révélations ciblées à des fins politiques.
Pourquoi évoquer un complot ? Parce que l’information du jour, relayée d’abord par des blogs généralement bien informés puis sur les chaînes de télévision américaines est un véritable coup de tonnerre : Il n’y a pas eu de fuite (leak en anglais), les « Panama papers » n’ont pas été transmis par une source interne comme dans le cas de la NSA avec Peter Snowden mais obtenus de l’extérieur par effraction.
Pourquoi cette information est capitale ?
Sachant que des cabinets d’avocats comme Mossak Fonseca ne lésinent pas sur les moyens pour protéger leurs données, il est plus que probable que l’intrus n’est pas un vulgaire hacker mais une organisation dotée de moyens puissants. De plus, nous pouvons d’emblée affirmer que cette organisation est indifférente aux énormes bénéfices financiers qu’elle aurait pu obtenir de ces données, ce qui élimine bon nombre de suspects possibles. Restent deux motifs possibles : une intention strictement philanthropique et une manipulation politique. Or nous avons deux bonnes raisons de mettre en doute la bonne foi de l’« intrus ».