Le groupe d’experts financé par le géant de l’agroalimentaire pour minimiser la responsabilité des sodas dans l’épidémie mondiale d’obésité s’est dissous après des mois de polémique.
C’est la fin d’un feuilleton à rebondissements. Le groupe d’experts soutenu financièrement par Coca-Cola pour étudier les responsabilités respectives de l’alimentation et de l’activité physique dans l’obésité vient d’annoncer sa dissolution, quatre mois après les premières révélations sur ses liens troubles avec le géant mondial des sodas et huit mois après sa création.
Baptisé « Global Energy Balance Network » (réseau sur l’équilibre énergétique global), ce groupe de chercheurs réputés a d’emblée diffusé des messages en rupture avec le discours habituel des spécialistes de l’obésité sur la junk food : ils y inculpent le manque d’activité physique des personnes en surpoids et minimisent la responsabilité de l’alimentation occidentale. « Les médias grand public et la presse scientifique se focalisent sur : « Ils mangent trop, ils mangent trop, ils mangent trop », et blâment les fast foods, les boissons sucrées etc. », déclarait ainsi Steven Blair, le vice-président du groupe, dans une vidéo de présentation de l’association. « Alors qu’il n’y a virtuellement aucune preuve tangible que c’est bien la cause (de l’épidémie d’obésité, ndlr) ».
Des mails compromettants
Depuis lundi soir, le site de l’organisation est fermé, ne renvoyant plus que sur un bref communiqué qui justifie sa dissolution par une « restriction de ressources ».
C’est le quotidien américain New York Times qui a révélé début août l’aide financière fournie au réseau par Coca-Cola. Selon l’agence Associated Press (AP), elle s’élève à 1,5 million de dollars.