Cinquante-six policiers ont été blessés lors d’une nouvelle nuit de violences vendredi soir à Belfast en marge d’une marche républicaine qui commémorait la date du 9 août 1971 signant le début des internements sans procès en Irlande du Nord.
Quatre policiers ont dû être hospitalisées, a indiqué la police de Belfast, attaquée à coups de briques, de pièces de métal, des pétards et de pintes de bière provenant d’un pub avoisinant.
Matt Baggott, le chef du Service de police d’Irlande du Nord, a qualifié samedi les incidents de d’anarchie insensée et de pure brutalité en revoyant à la hausse le précédent bilan de 26 blessés et 5 hospitalisations.
La police a procédé à sept arrestations pour l’instant mais M. Baggott a prévenu qu’il y en aurait d’autres et que les prisons allaient se remplir.
"Je sais que 99% de la population, si ce n’est plus, me rejoint pour désavouer sans réserve ceux qui ont saccagé la réputation de notre belle ville la nuit dernière", a fulminé le chef de la police. "Ces personnes n’avaient aucune intention de défiler pacifiquement. Elles manquent de respect, y compris à elles mêmes, et de dignité".
Belfast accueillait jusqu’à samedi les Jeux Mondiaux des Policiers et Pompiers (JMPP) ouverte aux membres actifs ou à la retraite des forces de l’ordre (policiers, douaniers, gardiens de prison.
Les violences ont éclaté lorsque plusieurs centaines de protestants ont voulu bloquer le cortège de républicains, marchant contre une des mesures les plus symboliques et décriées du conflit nord-irlandais.
Deux passants ont également été blessés et plusieurs voitures ont été incendiées. La police a utilisé des canons à eau et des armes anti-émeute pour tenter de disperser les manifestants.
Jeudi déjà, huit policier avaient été blessés et huit personnes, dont l’une brandissant un sabre, interpellées lors d’une manifestation contre les internements sans procès.
En juillet aussi, plusieurs nuits de violence avaient agité les rues de Belfast, toujours sur fond de tensions interconfessionnelles.
Traditionnellement des marches protestantes sont organisées tous les ans d’avril à août en Irlande du Nord. Elles culminent avec la parade du 12 juillet, qui marque la victoire en 1690 du roi protestant Guillaume III d’Orange sur son rival catholique Jacques II, et qui donne chaque année lieu à des débordements.
L’Irlande du Nord, une province britannique, a connu 30 ans de violences interconfessionnelles qui ont fait 3 500 morts. Les accords de paix signés en 1998 ont conduit au partage du pouvoir entre protestants et catholiques, mais des violences sporadiques se produisent encore.