En route vers le sommet du G20 qui se tient à Saint-Petersbourg, le président américain Barack Obama s’est arrêté à Stockholm où il a participé à une cérémonie en l’honneur de Raoul Wallenberg, ce diplomate suédois en poste à Budapest durant la Seconde Guerre mondiale, qui a sauvé la vie d’au moins 20 000 juifs hongrois.
Le jeune diplomate, âgé de 32 ans, avait accéléré à partir de juillet 1944 la délivrance de papiers aux juifs de Budapest, alors occupé par les nazis, et acquis des immeubles pour y loger le plus de personnes possibles avec un statut extraterritorial. Raoul Wallenberg est devenu « Juste parmi les nations » dès la création en 1963 de cette distinction décernée par Israël à ceux qui ont sauvé des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
Le président américain, ici en compagnie de Nina Lagergren, 92 ans, la demi-sœur de Raoul Wallenberg, et du Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt debout au centre, a fait dans son discours à la grande synagogue de Stockholm un parallèle entre l’héroïsme du diplomate suédois et la nécessité d’agir en Syrie : « Parce qu’il n’est pas resté passif, Raoul Wallenberg nous rappelle le pouvoir qui est le nôtre quand nous ne nous contentons pas d’être des témoins, mais agissons », a-t-il déclaré. Une allusion au conflit syrien et à l’appel qu’il a lancé pour une intervention contre le président syrien Bachar al-Assad.
Le président américain a également promis aux membres de la famille Wallenberg qu’il demanderait aux autorités russes quel a été le sort du diplomate. Raoul Wallenberg est mort dans des circonstances mystérieuses, après avoir été vu pour la dernière fois entouré d’officiers soviétiques à Budapest le 17 janvier 1945. De nombreuses enquêtes n’ont pu confirmer ni infirmer la version officielle selon laquelle il est décédé dans une prison moscovite en 1947.
Le passage de Barack Obama en Suède a été également marqué par des manifestations. Des milliers de personnes opposées à la politique étrangère américaine ont manifesté, ainsi que des défenseurs de la liberté de l’internet qui protestaient contre les programmes de surveillance des États-Unis. Des membres d’Amnesty International réclamaient que Barack Obama ferme la prison américaine de Guantanamo. Enfin, des groupes rivaux d’immigrés syriens – pour ou contre le président Bachar al-Assad – ont manifesté, séparés par la police suédoise. La Suède a accueilli près de 15 000 réfugiés syriens depuis l’année dernière.