Depuis 1992, l’attentat contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, jusqu’à l’accord historique Iran-USA, tout s’est passé, pour l’Argentine, comme si Israël avait conçu des plans terroristes pour s’emparer de l’Argentine à peu de frais, mais avait vu ses coups de force machiavéliques déjoués l’un après l’autre.
Israël convoitait la Patagonie ; c’est la Chine qui y a décroché des contrats d’exploitation et de peuplement exceptionnels, en 2015.
Le banquier Paul Singer a voulu mettre l’Argentine en faillite, en manipulant des « fonds vautours », et menace maintenant les congressistes US s’ils entérinent l’accord Iran-US : la guerre financière qu’il avait déclenchée était une rétorsion pour les accords de coopération avec l’Iran, or le président Obama a basculé dans la logique iranienne !
Pour les actions terroristes en elles-mêmes, en 1992, Israël n’a pas pu exploiter l’attentat contre son ambassade, au-delà de la rhétorique sur l’antisémitisme. Les faits, les experts, les journalistes et les magistrats ont démenti la version israélienne au point que depuis 1999, les autorités israéliennes ne poursuivent plus personne devant les tribunaux, et ont tout fait pour enterrer l’affaire.
En 1994, une imitation grossière du schéma de 1992 n’a pas donné de meilleurs résultats : suspects innocentés, magistrats corrompus et corrupteurs traduits en jugement, mode opératoire frauduleux et criminel parvenu à la connaissance du congrès US, de la classe politique argentine tout entière, journalistes et ministres juifs démasquant l’ingérence israélienne et la rejetant..
Le procureur Nisman, entièrement dévoué à Israël, était parvenu à bloquer toute enquête réelle depuis dix ans. Mais sa position était devenue intenable, il a semblé plus utile en tant que « martyr juif », d’où sa disparition retentissante dans la foulée des attentats « musulmans » contre Charlie Hebdo et un supermarché parisien. Mais les journalistes honnêtes et l’Internet ont ramené le personnage à sa dimension réelle : jouisseur corrompu, et simple marionnette, incapable même de gérer son avenir personnel.
Et la présidente est sortie grandie du torrent de calomnies dont elle a été l’objet. Il y a six mois, son parti était donné perdant à 80% pour les élections présidentielles. La situation est complètement inversée maintenant. Le 21e anniversaire de l’attentat de l’AMIA a tout d’un triomphe de la justice, enfin possible pour les responsables iraniens faussement accusés de l’avoir conçu et perpétré.
La révolution de couleur n’a pas eu lieu à Buenos Aires. C’est un exemple pour Vénézuéliens, Nicas et Équatoriens, harcelés par les mêmes manigances. Jean-Luc Mélenchon avait personnellement fait avorter le projet de 5e Internationale souhaité par le président Chavez. Mais l’Amérique latine n’a plus aucune raison d’attendre la bénédiction de Mélenchon pour se fortifier dans ses relations avec la Russie, l’Iran ou la Chine : Israël ne pourra plus faire chanter la vraie gauche, l’Iran n’est pas un État terroriste, Obama l’a confirmé, c’est Israël qui va devoir rendre des comptes. Le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman voulait que les accords pour une enquête conjointe Iran-Argentine soient consignés dans l’accord du 14 juillet ; il ne l’a pas obtenu. Mais déjà d’autres initiatives judiciaires vont continuer à ébranler le terrorisme israélien, telle celle de l’avocat Juan Gabriel Labaké, qui accuse Nisman et ses soutiens de haute trahison au profit d’Israël.