Ce mardi 5 juin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sera reçu par le président français Emmanuel Macron et marquera le début de la « saison France-Israël », qui, sous couvert de culture et de science, « sert à marquer une nouvelle étape dans les relations économiques et de renouveler le regard que portent les Français sur Israël et les Israéliens sur la France », comme l’indique le site de l’Institut Français, organisateur de ladite « saison ».
Comme si, le 14 mai dernier, un massacre n’avait pas eu lieu à Gaza. Comme si, ce jour-là, plus de 60 Palestiniens, dont plusieurs enfants, n’avaient pas été assassinés de sang-froid par des snipers de l’armée israélienne. Comme si des journalistes couvrant les manifestations palestiniennes n’avaient pas été tirés comme des lapins par les soldats de Tsahal. Comme si Razan al-Najjar, une infirmière de 21 ans, n’avait pas été abattue alors qu’elle portait secours à des blessés. Comme si Ahed Tamimi, une adolescente de 17 ans, n’était pas emprisonnée, comme beaucoup d’autres enfants palestiniens.
Comme si Israël, que la France va célébrer en juin et en novembre et dont elle va recevoir le Premier ministre – responsable principal de tous ces crimes, n’était pas un État dirigé par un gouvernement d’extrême droite raciste et ségrégationniste, un état qui colonise illégalement les terres des autres, qui tue des manifestants désarmés, qui viole régulièrement la souveraineté de ses voisins, et qui mène une guerre abjecte contre les enfants de Palestine.
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Ce mardi 5 juin sera pour la France le jour de la honte. Le jour de l’abandon des principes qui ont fondé sa République. Le jour où sera piétinée la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Le jour où le tapis rouge qui se déroulera sous les pieds de Benjamin Netanyahu aura la couleur du sang du peuple palestinien.
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RT France a traité le passage très controversé du Premier ministre israélien en France, après les massacres de Gaza.
Appels à juger #Netanyahou devant la #CPI pour crimes de guerre. Des manifestants pro-palestiniens se trouvent en plein milieu de l'Avenue des Champs Elysées. pic.twitter.com/Y7MNV8iiHm
— Lucas Léger (@lucas_rtfrance) 5 juin 2018
Environ 200 manifestants pro-Palestiniens aux Invalides à Paris. Interdiction leur est faite de s’approcher du Grand Palais où doit se dérouler la rencontre entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou dans une heure environ
Cc @franceinfo pic.twitter.com/pK63WGJY0X
— Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) 5 juin 2018
Macron ne reconnaîtra pas la Palestine
Lors d’une conférence de presse au côté de Benjamin Netanyahou, Emmanuel Macron a répondu à un journaliste qu’il ne reconnaîtrait pas officiellement la Palestine, estimant que les décisions unilatérales causaient de la « violence ». Il a pris comme exemple le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, estimant que celui-ci était « mieux que ce qu’on avait avant », sans pour autant être parfait.
Comme attendu, le Premier ministre israélien a pour sa part insisté sur la nécessité selon lui, de durcir le ton vis-à-vis de l’Iran. Il a estimé que l’accord sur le nucléaire avait permis à Téhéran, en levant les sanctions, de lui « donner l’argent pour construire cet empire ». Évoquant les actions de Téhéran en Syrie comme une « agression iranienne », il a assuré que si Paris ne sévissait pas vis-à-vis de Téhéran, des réfugiés afflueraient vers l’Europe.