Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a appelé lundi à « augmenter de façon significative » le budget de la Défense, déjà le premier poste de dépenses du gouvernement, après la récente guerre dans la bande de Gaza.
« Il n’y a aucun dirigeant responsable qui, face aux menaces qui se multiplient autour de nous, ne permette pas et n’exige pas une augmentation significative du budget de la Défense pour faire face à la réalité et aux défis de sécurité dans notre environnement », a-t-il dit. Il n’a pas donné de chiffres précis, mais a réclamé une augmentation « de plusieurs milliards » de shekels.
Une épreuve de force a débuté ces derniers jours entre le premier ministre et le ministre des Finances, Yaïr Lapid, un rival politique qui se dit prêt à une hausse du budget militaire très inférieure à celle réclamée par l’armée. Selon les médias, le Trésor veut limiter la hausse à 690 millions de dollars tandis que l’armée réclame plus de trois milliards de dollars pour couvrir les dépenses engagées durant la guerre à Gaza, ainsi qu’un supplément pour le développement et l’acquisition de nouvelles armes.
Le budget de la Défense devrait atteindre cette année 18 milliards de dollars en comptant trois milliards d’aide militaire américaine annuelle. Ce budget est le plus important du gouvernement, loin devant l’Éducation par exemple, et représente près de 6 % du Produit intérieur brut israélien.
Le Hezbollah
Par ailleurs, l’armée israélienne a adapté son dispositif de défense face au risque d’une large incursion terrestre du Hezbollah, même si le danger d’une nouvelle guerre avec le mouvement chiite libanais ne paraît pas imminent, indique un responsable militaire cité dans la presse lundi.
Une nouvelle guerre, après celle livrée à l’été 2006, verrait le Hezbollah déclencher un barrage intense de roquettes sur Israël. Fort de l’expérience acquise pendant la guerre civile en Syrie, le Hezbollah enverrait simultanément des dizaines, voire des centaines de combattants en Israël s’emparer d’un morceau de Galilée, le nord d’Israël, a dit ce responsable à plusieurs médias locaux.
Les forces israéliennes reprendraient vite le terrain perdu, mais le Hezbollah pourrait symboliquement proclamer un succès important, a-t-il encore dit sous le couvert de l’anonymat. Israël aurait aussi la possibilité de procéder à une offensive terrestre préventive pour empêcher une incursion, a-t-il dit, ajoutant que le conflit pourrait durer quatre mois.
L’implication du Hezbollah dans la guerre civile syrienne lui a permis de renforcer ses capacités d’action, Israël en retour a procédé à des « changements considérables » dans ses dispositifs de défense à la frontière, a-t-il dit.
Pour illustrer la présence accrue du Hezbollah dans le sud du Liban, l’armée israélienne a publié lundi des photos qui montrent selon elle des hommes du Hezbollah en armes de l’autre côté de la frontière.
« Ils se sont considérablement renforcés dans plus de 200 villages dans le sud du Liban, avec toutes sortes d’armes, toutes sortes de missiles de différentes portées, a dit un porte-parole de l’armée, Arye Shalicar. Ils ont transformé des villages en positions militaires. »
« Tout leur argent converge de différentes directions vers une capacité d’attaque qui comprend, entre autres, environ 100 000 roquettes de divers types, la plupart d’origine iranienne et syrienne », a-t-il dit. « Vous ne vous procurez pas 100 000 roquettes pour rien. »
Cependant, une nouvelle guerre avec le Hezbollah est peu probable en ce moment, le mouvement chiite ayant déjà fort à faire contre les djihadistes sunnites au Liban ou en Syrie, a dit aux médias israéliens le responsable militaire. Il n’a pas exclu pour autant un enchaînement d’incidents produisant une escalade militaire.