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NSA : la connexion israélienne

Le rôle d’Israël dans l’interception et le traitement des conversations téléphoniques et des courriels par la NSA a été passé sous silence jusqu’à ce qu’Edward Snowden révèle le pot aux roses.

Pourquoi le taire ? Narus et Verint, sociétés israélienne spécialisées dans la « surveillance de masse », sont à l’origine du programme PRISM. Elles font partie des start up créées, après leur démobilisation, par les « cyberguerriers » de l’ISNU (Israeli Sigint National Unit), une agence de renseignement militaire israélienne plus connue sous le nom d’Unité combattante 8200 (shmone matayim), et qui servent à l’occasion de sociétés-écrans. L’une d’entre-elles – Payoneer – a, par exemple, délivré les cartes de crédits aux agents du Kidon – le service action du Mossad – qui ont assassiné, le 19 janvier 2010, à Dubaï, le Palestinien Mahmoud al-Mabhouh, un des fondateurs des Brigades Azzedine al-Qassam.

Les Israéliens se servent

Narus, dont le patron, Ori Cohen, ne cachait pas – dans une interview au magazine Fortune en 2001 – ses accointances avec les services secrets israéliens, interceptait les conversations et les courriels en toute simplicité. Encouragée par l’administration Bush, AT&T – principale compagnie de téléphonie étatsunienne – avait mis à disposition de la NSA, à San Francisco, le fameux bureau secret 612A. Cette intrusion illégale, dénoncée en 2003 aux médias par un de ses cadres, n’en a pas moins été renouvelée ses représentations dans les grandes villes étasuniennes.

Verizon, le n°2 de la téléphonie, était traité par Verint, dont le quotidien israélien Haaretz a signalé les liens avec le Mossad. Appartenant à Comverse Network Systems, elle a changé de direction en catastrophe en 2006 quand Jacob « Kobi » Alexander, fondateur du groupe, s’est réfugié en Namibie – pays qui n’a pas de traité d’extradition avec les États-Unis – pour échapper à la justice américaine qui l’accuse de fraudes multiples.

À noter qu’en septembre 2001, Comverse NS avait attiré l’attention du FBI, car il possédait la société israélienne de messagerie électronique Odigo, dont deux employés à Herzliya (banlieue de Tel-Aviv), avaient reçu un courriel les prévenant qu’une attaque terroriste allait bientôt se produire, deux heures avant les attentats contre le World Trade Center. En 2011, « Kobi » Alexander, toujours en Namibie, a proposé au SEC – « Securities and Exchange Commission », organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers – de verser 46 millions de dollars pour effacer une partie des charges pesant contre lui…

Les métadonnées stockées dans PRISM sont à la disposition du GCHQ (Government Communications Headquarters), service britannique d’espionnage électronique. Jusqu’aux dernières révélations d’Edward Snowden, ancien consultant à la NSA, on se disait que les Israéliens se servaient, autorisés ou non, dans les banques de données. Pas besoin, cette fois, de portes dérobées (backdoors) introduites dans des logiciels, sauf pour prévenir la rétention d’informations ou le cas, improbable, d’un président étasunien décidant de mettre un terme à la coopération USA/Israël en matière de renseignement. Ajoutons que l’implication du Mossad dans le programme américain de surveillance de masse et dans son utilisation est bien plus importante qu’on ne le dit, car c’est Amdocs, leader mondial israélien des logiciels de facturation automatique, qui gère celle d’AT&T et de Verizon …

Au-delà d’Orwell

Le journaliste James Bamford, ancien analyste de la marine américaine, auteur de nombreux livres et articles documentés aux meilleures sources sur la NSA, affirme que « le software pour l’analyse sophistiquée et le siphonage des données que la NSA a développé… a été transmis secrètement à Israël par un employé d’échelon moyen apparemment avec des liens étroits à ce pays ». On en déduit qu’Israël a très certainement un programme d’écoute équivalent à PRISM et que l’Unité 8200 espionne les communications, non seulement dans les pays arabes, mais également en Europe et en Afrique. Les personnes impliquées dans les opérations lui posant le plus de de problèmes, comme Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), sont particulièrement visées. Et ce n’est pas tout : qui sait que, depuis peu, un virus nommé Flame – sans doute conçu en Israël, selon la presse informatique – peut « sucer » les carnets d’adresses des téléphones portables et enregistrer les conversations des personnes à proximité ?

Les scandales du Watergate aux États-Unis et des micros du Canard enchaîné en France étaient de la « petite bière » à côté de celui révélé par Edward Snowden. Pour Jameel Jaffer, directeur-adjoint de l’ONG American Civil Liberties Union, le programme PRISM « va au-delà d’Orwell »… et, dirons-nous, en pire : en Israël, la société NICE affirme pouvoir analyser les conversations de 1,5 milliard d’individus, et des chercheurs annoncent pour bientôt des microsystèmes permettant d’intercepter des conversations verbales à très longue distance…

L’Unité israélienne 8200 : un État dans la NSA

Le « lanceur d’alerte » Edward Snowden a remis au Guardian un document classifié prouvant à ceux qui en doutaient encore, que la NSA transmet des interceptions de communications « brutes » à l’Unité israélienne 8200 – qui les siphonnait en douce, de toute façon ! –, violant ainsi non seulement la vie privée de millions de gens dans le monde, mais également les lois protégeant celle des citoyens américains ou des étrangers vivant aux États-Unis. L’accord (Memorandum of understanding) entre les deux services de renseignement daterait de mars 2009 [1].

Selon nous, tout porte à croire que les courriels adressés par le général David Petraeus à Paula Broadwell, sa maitresse, sont parvenus par ce canal au Mossad qui les a fait fuiter dans les médias, provoquant un scandale l’obligeant à démissionner de la direction de la CIA. L’ADL – Anti Diffamation League, lobby pro-israélien connu pour son hyper-agressivité – voulait sa tête depuis qu’il avait déclaré au Sénat que le favoritisme affiché par les États-Unis à l’égard d’Israël renforçait l’anti-américanisme dans le monde et Al-Qaïda au Proche-Orient.

Sur un autre document secret en possession du Guardian, et datant de 2008, l’Unité 8200 est classée par la NSA comme le 3e service de renseignement le plus agressif aux États-Unis. Un fonctionnaire de l’agence y reconnait que les Israéliens sont d’ « extraordinaires partenaires » dans le domaine du renseignement électronique (sigint), mais que les informations leur parvenant dépassent ce que les Américains souhaitent qu’ils aient. La Fisc (Foreign Intelligence Surveillance Court), tribunal secret créé en 1978 par le Comité présidé par le sénateur Franck Church pour surveiller les activités des services de renseignement, n’y peut rien : les liens tissés par la NSA avec Israël sont si étroits qu’il semble impossible de les défaire… si tant est que l’administration américaine le veuille.

Sur les services secrets israéliens, chez Kontre Kulture :

 






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13 Commentaires

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  • #545159
    Le 2 octobre 2013 à 21:14 par belnat
    NSA : la connexion israélienne

    le contraire m’aurait étonné !!! suis je le seul dans ce cas ?

     

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    • #545275
      Le Octobre 2013 à 23:53 par JUL
      NSA : la connexion israélienne

      Mais pourtant Manuel Vals nous dit que tous les problemes viennent du FN... nous aurait-il menti ?

       
    • #545350
      Le Octobre 2013 à 02:09 par spiritalone
      NSA : la connexion israélienne

      C’est en effet totalement logique, celui qui controle les Etats-Unis, controle donc leurs services de renseignements/d’espionnages.

       
    • #545393
      Le Octobre 2013 à 06:34 par Scmitas
      NSA : la connexion israélienne

      Vous n’êtes pas le seul, et je crois que c’est une évidence pour tous les honnêtes gens.

       
  • #545200
    Le 2 octobre 2013 à 22:00 par Erik
    NSA : la connexion israélienne

    Comme le dit justement le titre du 3e paragraphe de cet article, toutes ces pratiques d’espionnage des populations dépassent ce que George Orwell avait imaginé dans "1984". Faut-il désormais remplacer le qualificatif d’"orwellien" par celui de "mossadien" ? A moins que tout simplement le qualificatif de "talmudique" ne suffise pour décrire tout cet univers et ces pratiques ?

     

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  • #545295
    Le 3 octobre 2013 à 00:28 par gatsby
    NSA : la connexion israélienne

    Entre les 6 millions de Juifs d’Israel et les 6 millions de Juifs des USA, ce n’est meme plus de la "connexion", c’est une connivence totale, ils pensent le meme chose tous en meme temps au meme moment ! Et ils ressentent la meme haine raciste pour tous les peuples, y compris bien évidemment le peuple américain qu’ils méprisent et qu’ils exploitent exactement autant que nous .

     

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    • #546174
      Le Octobre 2013 à 21:35 par anonyme
      NSA : la connexion israélienne

      la situation était déjà la même du temps d’Esdras et de Néhémie : la plupart des juifs, et les plus riches, et les plus influents, habitaient à Babylone près de l’empereur perse, et ils envoyaient leurs émissaires accompagnés de soldats à Jérusalem, pour y faire régner un ordre raciste (qui faisait pleurer la foule, car on les obligeait à répudier leurs femmes, qui avaient le grand tort de n’être pas de race juive)

       
  • #545402
    Le 3 octobre 2013 à 07:45 par Silencieux
    NSA : la connexion israélienne

    Ils sortent couverts...

     

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  • #545434
    Le 3 octobre 2013 à 09:22 par Sophie
    NSA : la connexion israélienne

    Je comprends mieux pourquoi Edward Snowden ne pouvait pas garder tout cela pour lui... Le Mossad au coeur du renseignement américain ! Le 11 septembre ?

     

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  • #545441
    Le 3 octobre 2013 à 09:40 par Christian Benzouzan
    NSA : la connexion israélienne

    Dorénavant, lorsqu’il sera fait reproche des fiches manuscrites de la police Française tenues sur les juifs étrangers lors "dézeurléplusombredenotristoire", il faudra faire le parallèle avec l’unité 8200 israélienne qui détient les données de milliards d’individus dans le monde. Et pour quoi faire ? sommes-nous destinés à connaître lesannéesléplusombredelistoiredumonde par lézeurléplusombredenotristoire ?

     

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  • #545749
    Le 3 octobre 2013 à 15:02 par blanc
    NSA : la connexion israélienne

    Je n’ose même plus taper le mot" juif " sur google , j’ai trop peur d’attirer l’attention !

     

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  • #545923
    Le 3 octobre 2013 à 17:53 par daniel albert
    NSA : la connexion israélienne

    la NSA c’est Israël point barre ! De même que la sécurité (donc les enregistrements) de tous les aéroports du monde est gérée par une compagnie israélienne. Il y va de la survie de ce micro-état synthétique qui tient tête à la planète entière et qui a une fiche sur chaque homme en possession de papiers d’identité ...

     

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  • #546606
    Le 4 octobre 2013 à 11:57 par Mariel
    NSA : la connexion israélienne

    Je suis tout à fait d’accord , il faut se défier de toutes les intelligences qui concentrent les informations. A qui peut-on se fier, le Mossad se cache partout, mais je pense qu’une chose les dénoncent assez sûrement, c’est leur intelligence, leur compréhension et leur utilisation de la technologie, cela AU SERVICE DE L’INFORMATION, de leur information. Ils se cachent partout, ou bien ils ne se cachent pas du tout, mais ce qui est sûr c’est que l’intelligence de ces gens (prix nobel, universités, sociétés start’up, journaux etc) les dénoncent point c’est tout. Par exemple je trouve Soral et tout son savoir suspects, enfin c’est ce qu’on pourrait se dire ; d’où tient-il toutes ses informations ? ne serait-il pas un informateur en service pour le compte d’une agence de renseignement ? Et aujourd’hui qu’elle est l’agence de renseignement qui se cache si bien qu’on en arrive à soupçonner tout le monde, surtout ceux qui détiennent l’information et la manipulent, ou même ceux qui se disent d’un camp pour, en fait, cacher le fait qu’ils sont dans le camp adverse et rassembler des informations qu’ils transmettent au Mossad. On pourrait avoir les pires surprises, si on savait tout : qui sait si votre voisin, ou tel journaliste ou même le fondateur du blog que vous lisez n’est pas une couverture pour cacher le fait troublant qu’il n’est pas celui que vous croyez ; bref on pourrait finir par mélanger racisme et connaissance, ou mettre celle ci au service de la haine, c’est tellement facile avec des mots et les généralisations qui se mélangent trop naturellement à nos peurs...

     

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