La Russie et les États-Unis pourraient élaborer un projet conjoint de résolution pour imposer un embargo économique et commercial contre Daech. Une expérience similaire par ailleurs a eu déjà lieu dans le passé, a déclaré Dmitri Feoktistov, chef adjoint du département des nouveaux défis et menaces au ministère russe des Affaires étrangères.
Récemment, lors d’une réunion de l’Organisation des États américains, Dmitri Feoktistov avait déjà indiqué que la destruction financière et économique de Daech exigeait le renforcement des efforts destinés à mettre fin au soutien illégal apporté à Daech et aux groupes associés. Parmi les mesures envisagées, la Russie a proposé d’imposer un embargo commercial et économique total contre les territoires soumis au contrôle de Daech en vertu de l’Article 41 de la Charte de l’ONU.
« Nous n’avons pas encore écrit de résolution, mais ce n’est pas difficile. Tout d’abord, nous voudrions obtenir le soutien de nos principaux partenaires, surtout au Conseil de sécurité », a déclaré le diplomate. « Mais si Washington y est prêt, nous avons une bonne expérience dans la préparation avec les Américains de résolutions conjointes et de leur inscription à l’ordre du jour du Conseil de sécurité », a ajouté Dmitri Feoktistov.
Ainsi, en 2004, la Russie et les États-Unis ont-elles élaboré conjointement le projet de résolution 1540 relative à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et plus spécifiquement contre les risques liés à l’acquisition de telles armes par des terroristes.
« C’est pourquoi, lorsque les Américains seront prêts à cette conversation, nous serons prêts à faire preuve de compréhension envers eux. […] On a besoin d’une approche coordonnée des acteurs principaux », a conclu le diplomate.
Il est à noter que l’administration Obama avait refusé de discuter de cette question, en raison de deux arguments : l’absence de frontières de Daech et les conséquences humanitaires. Pourtant Dmitri Feoktistov a indiqué qu’« on peut faire des exceptions humanitaires et décrire en détail dans la résolution la procédure qui permettrait d’éviter les conséquences humanitaires pour la population civile ».