Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé jeudi que la levée des sanctions internationales imposées à l’Iran "doit aussi être à l’agenda" des discussions prévues à Istanbul vendredi et samedi entre les grandes puissances et l’Iran sur son programme nucléaire.
Interrogé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Ahmet Davutoglu sur ses attentes concernant les négociations d’Istanbul, M. Lavrov a répondu : "Si nous parvenons à nous entendre sur des perspectives pour nos travaux et rencontres ultérieurs, ce sera un bon résultat."
"Le programme nucléaire doit être au cœur des discussions et les problèmes qui n’ont pas encore été résolus concernant ce programme doivent l’être. Mais il n’y a pas qu’un seul ordre du jour pour cette réunion, la levée des sanctions qui frappent l’Iran doit aussi être à l’agenda", a-t-il ajouté.
M. Lavrov, a aussi déclaré que la Russie est hostile à de nouvelles sanctions unilatérales contre l’Iran, une possibilité évoquée la veille par son homologue américaine, Hillary Clinton.
"Nous avons expliqué à nos partenaires aux Etats-Unis et au sein de l’Union européenne ce que nous pensions à propos des sanctions unilatérales et nous espérons qu’ils nous ont entendu. C’est contre-productif par rapport à notre effort pour résoudre la question du nucléraire iranien", a-t-il dit.
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a déploré mercredi le manque de respect par certaines entreprises chinoises des sanctions imposées par l’ONU à l’Iran, ajoutant que les Etats-Unis pourraient décider de nouvelles sanctions unilatérales contre Téhéran.
"Nous agissons très vivement dans ce domaine, et nous pourrions proposer de nouvelles sanctions unilatérales", a-t-elle déclaré.
Les discussions entre l’Iran et le groupe des 5+1 reprennent vendredi à Istanbul, avec le faible espoir d’aplanir les désaccords entre Téhéran, qui poursuit ses activités nucléaires, et une bonne partie des Occidentaux qui le soupçonne de préparer l’arme atomique.
Les précédentes discussions entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) remontent à début décembre à Genève.
A l’occasion des discussions de Genève, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait appelé les grandes puissances à lever les sanctions imposées à son pays si elles voulaient voir aboutir les négociations nucléaires. "Si vous annulez toutes les vilaines choses et les décisions erronées que vous avez prises contre l’Iran, et qui n’ont eu aucun effet sur la nation iranienne, si vous levez les sanctions et les restrictions que vous avez imposées et qui ont permis à la nation iranienne de progresser, alors les discussions seront productives", avait déclaré M. Ahmadinejad.
Le programme nucléaire iranien a été condamné par six résolutions du Conseil de sécurité, dont quatre assorties de sanctions économiques et politiques.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont adopté des sanctions unilatérales renforçant ce dispositif.