L’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé vendredi d’un cran, « à Baa3 », la note de la dette de la Russie dont les finances sont notamment plombées par la récente chute des cours mondiaux du brut.
« L’importante chute des prix du pétrole et le choc du taux de change vont saper encore davantage des perspectives de croissance du pays déjà sombres », écrit Moody’s dans un communiqué. La note de la dette russe n’est désormais plus qu’à un cran de la catégorie des obligations « pourries », considérées comme particulièrement risquées pour les investisseurs.
Selon Moody’s, la solvabilité de la Russie, déjà mise à l’épreuve par la crise ukrainienne, pâtit de la dégringolade des prix mondiaux du brut, dont le pays est un grand exportateur, et de la fuite des capitaux qui a fait chuter sa monnaie. Le rouble a perdu environ 16 % depuis le début de l’année face au dollar, après une chute de 41 % en 2014 provoquée notamment par les sanctions économiques imposées à Moscou pour son rôle supposé dans la crise en Ukraine.
La baisse des recettes budgétaires du pays et « l’érosion » de ses réserves de changes vont affaiblir « la puissance financière » de la Russie, qui se rapproche de la récession économique, assure l’agence de notation. Selon les prévisions gouvernementales, l’économie russe pourrait ainsi subir une contraction de 4 % de son produit intérieur brut et le déficit budgétaire atteindre 3 % en 2015.
Dans ce contexte, Moody’s précise avoir déjà entamé un nouvel examen des finances russes qui pourrait conduire à un nouvel abaissement de la note du pays si la situation économique et géopolitique venait à empirer. « Un abaissement de la note d’un cran serait le plus plausible même si une issue plus grave ne peut être exclue dans un environnement aussi volatil », met en garde l’agence.