L’économie du Royaume Uni s’est réduite de 0,2% au cours du trimestre dernier, et comme le dernier trimestre 2011 a également été marqué par une contraction du PIB, le pays est donc techniquement en récession.
Le Royaume Uni avait également été en récession du second trimestre 2008 au second trimestre 2009, il s’agit donc d’une récession en double creux (une récession suivie d’une reprise avortée à laquelle succède une seconde récession).
Le Premier ministre David Cameron a commenté ces chiffres en estimant qu’ils étaient « très très décevants ». Le gouvernement, avait tablé sur une croissance de 0,1% pour le premier trimestre 2012, et Cameron n’a pas manqué de blâmer le gouvernement de son prédécesseur Gordon Browne qu’il a accusé d’avoir creusé un déficit budgétaire de 11%, plus important que celui de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal.
Toutefois, il a estimé qu’il était important de garder le cap sur la politique d’austérité qu’il a engagée depuis son entrée en fonctions et que ce serait une « folie absolue » de changer de route et de menacer les taux d’intérêt bas : « La chose que nous ne devons pas faire est d’abandonner les plans de réduction de dépenses et de déficit, parce que la solution à une crise de la dette ça ne peut pas être plus de dette », a-t-il déclaré devant le Parlement britannique.
Une analyse sectorielle révèle que la récession est généralisée, avec une baisse de 3% du secteur de la construction sur le premier trimestre, et une baisse de 0,4% dans le secteur industriel. Le secteur des services, qui représente les ¾ de l’économie britannique, n’a crû que de 0,1%, bien trop peu pour compenser les reculs des autres secteurs.
Pire, selon la Banque d’Angleterre, on ne peut écarter l’hypothèse d’une chute du PIB pendant 3 trimestres consécutifs, du fait de la crise du secteur du bâtiment, et des jours de congés supplémentaires qui seront accordés aux salariés britanniques dans le cadre des festivités liées au Jubilée de la Reine.