Le ministre des Finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l’« amie » du gouvernement et de l’économie, précisant « la bonne finance », dans une intervention aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
« Nous avons à répondre à une très belle question : y a-t-il une finance heureuse, au service d’investissements heureux ? Je l’exprimerai autrement et vous verrez ma part de provocation. Notre amie c’est la finance : la bonne finance », a-t-il lancé, déclenchant des rires dans la salle.
Les propos de Sapin, tenus au cours d’un panel de ces rencontres internationales organisées par le Cercle des économistes étaient un clin d’œil à la déclaration de François Hollande dans son discours de campagne, au Bourget en janvier 2012. Alors qu’il briguait la présidence, M. Hollande avait dit que la finance était son « adversaire ».
« Y a-t-il encore de la régulation à mettre en œuvre, de la lutte contre un certain nombre d’éléments d’instabilité pour, au fond, éviter la part considérable de la mauvaise finance, notre ennemie, qui a été à l’origine en grande partie de la crise de 2008-2009 ? » a-t-il demandé.
« De ce point de vue là, le chemin parcouru est considérable, il en reste encore à parcourir », a répondu M. Sapin.
« Nous avons besoin encore de régulation financière. Pour tout ce qui est bancaire on a bien avancé, pour tout ce qui est extra-bancaire il y a encore du chemin à faire », a-t-il ajouté.
« La dépense publique n’est pas notre ennemie, mais la mauvaise dépense publique est notre ennemie », a par ailleurs affirmé le ministre.
« Nous devons lutter contre un certain nombre de dépenses de fonctionnement avec des réformes les plus profondes possibles pour pouvoir consacrer le plus possible aux bons investissements publics », a-t-il ajouté.