Le 12 octobre, le révisionniste américain Bradley Smith écrivait à un certain Alejandro Baer, directeur du Centre d’études de l’Holocauste et des génocides, professeur à l’université du Minnesota, la piquante lettre suivante (lire en version anglaise) :
Alejandro Baer
Director, Center for Holocaust & Genocide Studies
College of Liberal Arts
University of Minnesota.
Email : abaer@umn.edu
Monsieur le professeur,
Félicitations pour votre nomination à la présidence Stephen Feinstein et à la direction du Centre d’études de l’Holocauste et des génocides (CHGS). Sur le site du CHGS il est spécifié que vous êtes un spécialiste distingué de la mémoire et des témoignages sur l’Holocauste. Sur cette page, il est répété que vous vous intéressez à la mémoire de l’Holocauste, à la mémoire et l’antisémitisme, aux abus de la mémoire de l’Holocauste, à la transnationalisation de la mémoire et à la mémoire de l’Holocauste telle que dépeinte en images.
Tout cela est impressionnant. Je voudrais savoir si vous avez traité de la question de la mémoire chez des personnes comme Filip Müller et Abraham Bomba, chacun d’eux ayant fourni grâce à sa mémoire un témoignage oculaire capital sur des chambres à gaz, Müller sur celles d’Auschwitz et Bomba sur celles de Treblinka. Ou peut-être sur la mémoire d’Irene Zisblatt qui se souvient d’avoir, pendant un an et demi, régulièrement avalé puis déféqué ses diamants de famille.
J’ai fait une recherche sur la Toile pour voir comment vous aviez traité de ces trois figures centrales de la mémoire de l’Holocauste mais je n’ai rien trouvé. Il se peut que ce soit mon manque d’adresse dans le maniement des outils de recherche. J’aimerais savoir ce que vous pensez de ces figures emblématiques de la mémoire de l’Holocauste – et il y en a beaucoup, beaucoup d’autres comme celles-ci –, qui se sont manifestement servies de leur mémoire pour corrompre délibérément le récit historique de ces événements auxquels elles se sont trouvées mêlées.
Il ne fait pas de doute pour moi que vous ne voulez pas que soient enseignés aux étudiants de l’université du Minnesota de faux souvenirs relatifs à l’Holocauste, ni que ceux-ci soient ignorés de leur faculté pour quelque raison professionnelle ou politique.
Une réponse de votre part m’obligerait, aussi courte soit-elle.
Bradley Smith
PS : Si vous voulez voir Irene Zisblatt en train de se servir de sa mémoire pour diaboliser exprès les autres, voyez : http://tinyurl.com/9l7ofqv.
Estimez-vous qu’il faille fermer les yeux sur une telle utilisation de la mémoire à propos de l’Holocauste ?
Une semaine plus tard, Bradley Smith signalait que, le professeur Baer n’ayant pas répondu à sa lettre, il l’avait diffusée auprès de 480 membres de la faculté, administration et étudiants...