Le candidat du Front de gauche a reconnu sur BFMTV et RMC avoir assisté à la remise de la Légion d’honneur de Patrick Buisson. Il conteste toutefois avoir été un ami du théoricien de la reconquête du vote populaire, notamment FN.
Jean-Luc Mélenchon a une attitude ambivalente à l’égard de certaines personnalités politiques de droite. Dernière révélation en date, le candidat du Front de gauche a assisté en septembre dernier à la remise de la Légion d’honneur de Patrick Buisson, ancien journaliste de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute et actuel conseiller de Nicolas Sarkozy.
L’eurodéputé l’a reconnu, mal à l’aise, sur RMC et BFMTV lundi matin. Il assure toutefois ne pas être « un ami » de ce stratège de l’ombre du président et n’aurait fait que répondre favorablement à l’invitation qui lui était faite.
Patrick Buisson est un des penseurs de la campagne du président-candidat. Il était déjà le théoricien de la reconquête du vote populaire, notamment FN, qui a permis la victoire de 2007. Jean-Luc Mélenchon avait fait part en 2008 dans LeNouvel Obs de « l’estime (qu’il avait) pour cet adversaire rugueux qui démontre et ne se contente pas d’affirmer ». De son côté, Patrick Buisson a lui laissé entendre récemment qu’il appréciait la pensée structurée du nouveau champion de l’extrême gauche et qu’il lui arrivait de converser avec lui.
Ce n’est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon se voit attribuer une relation plus ou moins amicale avec une personnalité politique de droite. Ses liens avec Serge Dassault (propriétaire du Figaro), qu’il a côtoyé au conseil général de l’Essonne et avec lequel il a aussi partagé les bancs du Sénat, ont déjà fait l’objet de nombreuses spéculations. Il a toujours réfuté être un ami de l’avionneur et assuré qu’il était « un adversaire politique total ». Il reconnaissait toutefois dans le même temps des qualités à son homologue, voyant en lui « un grand industriel » dont l’entreprise avait conçu, avec Catia, « le grand logiciel de l’industrie ».