Ce ne sont que quelques pages mais elles interpellent le lecteur. Elles parlent de "l’amitié" de Jean-Luc Mélenchon et de Serge Dassault.
Une "sympathie" entre celui qui est devenu le candidat de la gauche radicale à la présidentielle et l’industriel millionnaire ?
C’est ce que décrivent Lilian Alemagna et Stéphane Alliès, les auteurs de Mélenchon, le Plébéien, une biographie du député européen sortie lundi 23 janvier*.
Jean-Luc Mélenchon a fait une grande partie de sa carrière politique en Essonne dont il fut sénateur de 1986 à 2010. Serge Dassault, maire de Corbeil-Essonne de 1995 à 2009, est également sénateur depuis 2004. Les deux élus du département se sont donc notamment retrouvés sur les bancs du Palais du Luxembourg.
"Du point de vue personnel, il [Jean-Luc Mélenchon] assume très bien sa sympathie pour l’avionneur et richissime patron de presse français", écrivent les deux auteurs, journalistes à Libération et à Mediapart, qui soulignent "un mélange de passion pour l’aéronautique", de "respect pour une famille d’industriels", mais aussi "un intérêt politique pour un voisin essonnien".
"Je ne suis pas ami avec Serge Dassault, répond M. Mélenchon, interrogé par Le Monde.fr. Je ne sors pas avec lui, je ne suis jamais allé au cinéma avec lui, je ne prends pas mes vacances avec lui. Je connais des centaines de gens avec qui je blague. (...)
C’est une tradition républicaine : je suis capable de ça et de grandes prises de bec. Qu’est-ce qu’il y a de mal ? Dassault, je l’ai combattu à toutes les élections municipales !"
"BOLCHEVIQUE" CONTRE "SUPPOT DU CAPITALISME"
Il n’empêche. Les auteurs racontent notamment comment, pour les sénatoriales de 2004, Jean-Luc Mélenchon a manoeuvré pour faire élire le troisième de sa liste, le communiste Bernard Vera, tout en favorisant au passage l’élection de Serge Dassault, candidat sur une liste dissidente de droite. "Pour que ma liste fasse trois, il fallait que lui ne descende pas de trop : la seule chose que j’ai faite, c’est un débat avec M. Dassault où il m’a sauté à la gorge, décrit aujourd’hui M. Mélenchon. Il m’a traité de bolchévique et moi de suppôt du capitalisme."
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