Le JDD : Dans Ma colère, vous vous attaquez au FN. Vous comprenez pourquoi des Français sont de plus en plus tentés par le vote extrême ?
Yannick Noah : Non, je ne trouve aucune circonstance atténuante, aucune excuse au fait de voter pour le FN. Je ne peux avoir d’empathie pour une personne raciste, homophobe ou antisémite. Si tu es raciste, tu m’insultes. En même temps, je dois certainement avoir des électeurs du FN dans mon public, vu que nous avons joué devant plus d’un million de personnes lors de ma dernière tournée. Et je n’aurai aucun problème à me produire dans une ville dirigée par un maire Front national. Mais je reste lucide sur le pouvoir de ma chanson, elle ne fera pas reculer le vote pour le Front.
Lors de la polémique Dieudonné, une photo vous montrant aux côtés de « l’humoriste » a circulé sur le Net. Vous irez voir son prochain spectacle ?
[Long silence.] Dieudonné est un ami, je connais ses enfants, sa case au Cameroun n’est pas loin de la mienne. Il m’a vraiment fait rire plus que n’importe quel humoriste. Mais il m’a perdu, je le lâche. Je ne cautionne ni son discours, ni ses amitiés, notamment avec Alain Soral. Ses délires sont à l’opposé de ce que j’essaie de faire de ma vie. Diviser et stigmatiser, ce n’est pas le sens de mon combat.