Marie Noëlle Lienemann, député européen PS, préconise la sixième semaine de congé payés, la semaine de quatre jours et la suppression de l’article 49.3 de la constitution qui instaure sur certaine lois un vote bloqué qu’on ne peut contester que par l’adoption d’une motion de censure. Les passages en force de Valls permettent à la gauche de la gauche, sous couleur de démocratie et tout en faisant du clientélisme, d’émettre des propositions qui entrent dans la dialectique mondialiste.
C’était un dimanche tranquille, le premier d’août, l’un de ces jours de fête de la mer que les ménagères organisées consacrent à la lecture de Marc Lévy et Michel Onfray pendant que leur époux découvre un nouveau rosé en regardant vaguement les JO, un de ces jours terribles où les journalistes n’ont rien à se mettre sous la dent, pas même un attentat terroriste, et où ils se demandent avec horreur de quoi ils vont remplir leurs colonnes, un jour que François Hollande mit à profit pour dire qu’il allait prendre une décision en décembre et où l’on en fit un titre, un jour où un galet qui fait plouf dans un océan d’huile est un événement, bref, Marie Noëlle Lienemann a parfaitement choisi son moment pour s’exprimer, et le Journal du dimanche a été tout heureux de recueillir le résultat de ses réflexions estivales sur l’avenir politique, économique et social de la France. Pendant que nous rissolons au soleil, la gauche de la gauche, là-bas à Paris, pense ferme, et elle a deux idées synergiques, la réduction du pouvoir exécutif (la fin de la « monarchie républicaine ») et la réduction du temps de travail.
Fin du 49.3 et de la « monarchie républicaine »
Trop de dictature tue la dictature. Marie Lienemann qui fut ministre de Mitterrand, en bonne marxiste, connaît la dialectique sur le bout des doigts et s’appuie sur le gouvernement de sergent-chef de Manuel Valls, toujours en mode passage en force, sur ses coups de menton hystériques, sur l’abus constant du 49.3, pour discréditer en bloc tout ce qui dans les institutions de la cinquième république donne les coudées un peu franches à l’exécutif. De Gaulle s’était inspiré de la république romaine pour la rédaction de l’article 16 qui suspendait exceptionnellement, dans la guerre, l’exercice normal de la démocratie. Il en avait abusé, mais pas tant que Valls abuse du 49.3, qui lui aussi, en mineur, doit être utilisé avec parcimonie et seulement quand les circonstances le requièrent. Mais De Gaulle, monarque, abusait légèrement des institutions à son profit pour les faire perdurer, alors que Valls, complice de l’ultragauche, exagère carrément pour démonétiser ce dont il se sert. Et Lienemann sa comparse opposante s’engouffre dans la brèche : au nom de la démocratie, elle réclame le rabotage systématique de toutes les dispositions de la constitution qui assurent la prévalence de l’exécutif. Cela s’étend au président de la république, verrou de la souveraineté nationale face au projet mondialiste : outre la fin du 49.3, Marie Noëlle Lienemann demande aussi que le premier ministre soit désormais choisi par l’assemblée nationale, et même, pour se poser en défenseur du peuple, elle réclame le recours au referendum pour l’annulation de certaine lois, ce qui serait une fort bonne chose.
Lienemann maximaliste de la réduction du temps de travail
Ainsi parée des plumes de la démocratie, l’ancien ministre de Mitterrand s’est attaquée au gros morceau de son propos, la réduction du temps de travail, par deux moyens principaux : la semaine de quatre jours « à négocier branche par branche », et la sixième semaine de congés payés.