Pour répondre à Dieudonné, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) engage un partenariat avec le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom) nouvellement créé.
Dans un mémorandum signé aux côtés du Crefom le 6 mai dernier, le Crif s’est engagé à soutenir la construction d’un mémorial de l’esclavage en Île-de-France. En contrepartie, le Crefom s’engage à travailler contre le racisme et l’antisémitisme, via « la possibilité d’actions communes devant les tribunaux ».
« Il est légitime que la population noire qui a vécu des choses épouvantables dans le passé souhaite un lieu de mémoire pour ses ancêtres. Nous partageons le sentiment commun d’avoir souffert », a déclaré Roger Cukierman à l’occasion. Il a toutefois rappelé que « la Shoah est un phénomène unique », précisant : « Ce n’est pas pour autant qu’il faille se désintéresser des autres grands drames de l’histoire humaine. »
Pourquoi le Crefom et pas le CRAN ?
Il semble que le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) ait définitivement échoué dans sa mission de contrecarrer Dieudonné, qui s’est affirmé comme un modèle pour les populations afro-descendantes sans pour autant sombrer dans le communautarisme primaire et victimaire. Il faut dire que Louis-Georges Tin était une émanation directe du lobby homosexuel, ayant notamment signé en 2003 un Dictionnaire de l’homophobie préfacé par Bertrand Delanoë.
Le 31 janvier dernier, au plus fort de la cabale anti-Dieudonné, est né le Crefom, qui se veut le « lobby » des 3,7 millions de Français d’outre-mer, avec comme revendication principale la création d’un mémorial de l’esclavage en France métropolitaine. Celui qui préside ce nouveau lobby « représentatif », Patrick Karam (photo), n’est pourtant pas vraiment à l’image des Français de Guadeloupe, de Martinique, ni même de Saint-Pierre-et-Miquelon ou de la Réunion.
D’origine libanaise, conseiller régional UMP d’Île-de-France depuis 2010, ce sarkozyste siège au bureau politique de l’UMP depuis 2013. Son épouse Samia Badat-Karam était en 16ème position lors des dernières élections municipales sur la liste du président du groupe d’Amitié France-Israël, Claude Goasguen.
Patrick Karam, dans une subtile référence à Dieudonné, a regretté que « certains instrumentalisent l’esclavage pour prétendre qu’il y a une concurrence des mémoires et que le Crif ne veut pas commémorer son abolition […]. Ce mémorandum est un cinglant démenti à ceux qui tentent d’opposer les mémoires. » Vraiment ?
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