Gottfried Feder écrivit en 1919 ce livre prophétique parce qu’il voulait alerter l’opinion allemande sur le risque d’hyperinflation. En 1923, lorsque la valeur du mark s’effondra, tout le monde put vérifier qu’il avait eu entièrement raison. Et 1929 aussi devait donner raison à Feder. Il avait démontré la perversité de la mécanique de l’argent-dette… et la Grande Dépression fut l’implosion d’une économie appuyée sur cette mécanique infernale.
Encore aujourd’hui, on peut apprendre de Feder. À travers une analyse simple mais percutante des rapports de forces à l’intérieur du Capital, il annonçait, il y a près de cent ans, le triomphe futur des acteurs oligopolistiques d’une finance totalement mondialisée et virtualisée, au détriment du capital industriel national. Et il prédisait, déjà, que la montagne de dettes qui naîtrait de ce triomphe menacerait tôt ou tard d’engloutir le monde entier dans une catastrophe économique inouïe.
Nous y sommes. Et voilà une première raison de publier aujourd’hui une traduction française du Manifeste pour briser les chaînes de l’usure.
Mais il existe aussi une deuxième raison : ce manifeste constitue un document historique d’une très grande importance.
Gottfried Feder était avant tout un militant. En janvier 1919, il avait participé à la fondation d’un petit parti politique, en Bavière : le Parti des ouvriers allemands. L’organisation vivota quelques temps, jusqu’à ce qu’un orateur exceptionnel en devienne le tribun, un certain Adolf Hitler.
La suite est connue. Ce qui l’est moins, c’est l’importance que le Manifeste pour briser les chaînes de l’usure eut dans la genèse du national-socialisme. Hitler le reconnaît ouvertement dans Mein Kampf : l’économie politique du national-socialisme originel est entièrement tirée de l’œuvre de Feder.
Souhaitons que cette idée soit à l’avenir reprise par des forces plus pacifiques et respectueuses de la personne humaine.
Le livre est en vente sur le site des éditions Le Retour aux Sources et sur Kontre Kulture :