De nombreux incidents ont émaillé lundi la centaine de manifestations organisées dans toute l’Italie par des opposants au gouvernement, affiliés au mouvement protestataire des forconi, selon les médias italiens.
C’est à Turin (nord-ouest) que les manifestants ont été le plus virulents, conduisant à la paralysie de la ville. A la mi-journée, des heurts ont opposé les forces de l’ordre et plusieurs dizaines de manifestants anti-taxes.
Après avoir bloqué pendant une heure les gares principales de Turin en occupant les rails, une petite centaine de manifestants s’en est prise au siège d’Equitalia, le centre de recouvrement des impôts.
Les manifestants ont jeté des bouteilles, des pétards et des pierres sur le bâtiment. Les policiers ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène.
Quatorze membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés et trois voitures de police ont été endommagées.
Des pierres ont été lancées aussi contre le siège de la région Piémont, avant que n’éclatent des tensions également devant la mairie de Turin.
Les protestataires ont par ailleurs perturbé la circulation des tramways, incitant de nombreux magasins à baisser leurs rideaux de fer, et ont gravement endommagé un camion-régie de la chaîne de télévision Sky TG24.
Le parquet de Turin a ouvert une enquête.
Une centaine de manifestations du même type étaient organisées dans toute l’Italie pour protester contre l’alourdissement de la fiscalité et réclamer la fin du gouvernement de coalition gauche-droite dirigé par Enrico Letta, accusé de ne rien faire pour aider les couches les plus faibles de la population.
"Ce que nous voulons, c’est dire +assez+ à ce qui ne va pas, que le gouvernement s’en aille. Participer à une table-ronde ne nous intéresse pas, ils doivent partir, c’est tout", a déclaré à Turin le porte-parole du mouvement, Andrea Zunino, cité par l’agence Ansa.
Des rassemblements et blocages de rues ont notamment été organisés à Rome, en Vénétie, en Campanie, autour de Milan ainsi qu’à Palerme et Catane en Sicile, dans les Marches et en Sardaigne. Des distributions de tracts ont également eu lieu à certains péages autoroutiers.
D’autres gares ont été bloquées, comme celles de Gênes, retardant notamment la circulation des trains vers la frontière française.
A Rome, devant le siège de la région du Latium, des pétards et des fumigènes ont été lancés et onze personnes ont été interpellées, a précisé l’agence Ansa.
Parti de Sicile, le mouvement des forconi, qui a pour symbole la fourche des paysans, a d’abord réuni des agriculteurs angoissés par l’augmentation des taxes et des impôts, et la crainte d’une disparition des petites exploitations.
Il s’est ensuite étendu aux artisans, aux commerçants, aux petits entrepreneurs, chauffeurs routiers, etc.
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