Des milliers de fonctionnaires ont manifesté vendredi dans les rues de Lisbonne à l’appel de leur principal syndicat pour protester contre les coupes salariales et réclamer la démission du gouvernement de centre droit.
"Non au vol des salaires !" et "Il est temps que le gouvernement s’en aille !" scandaient les manifestants, réunis à l’appel du Front commun des syndicats de l’administration publique, qui revendique 300 000 adhérents.
"Les gens ressentent un grand mécontentement et voici leur réponse puisqu’ils sont venus manifester par milliers pour lutter et exiger la démission de ce gouvernement, car la situation des travailleurs empire chaque jour", a déclaré à l’AFP Ana Avoila, coordinatrice du Front commun.
"Y en a marre de ce gouvernement qui m’oblige à travailler toujours plus longtemps alors que tant de jeunes sont au chômage", a lancé Joao Melo, 55 ans, instituteur venu de Lamego (nord). "Mon salaire en 2014 est redescendu à ce que je gagnais en 1999."
"Je suis en total désaccord avec cette politique, qui m’a enlevé deux mois de salaire par an alors que mon revenu de base n’est que de 621 euros par mois", a affirmé Carla Marques, 38 ans, aide soignante dans un hôpital du centre du pays.
Retour des 35 heures
Les fonctionnaires ont également réclamé le retour des 35 heures alors que le gouvernement a porté leur temps de travail hebdomadaire à 40 heures pour l’aligner sur le secteur privé.
La tension est brièvement montée en fin de défilé quand des dizaines de manifestants ont tenté de forcer les barrières de sécurité pour occuper les premières marches d’accès au Parlement, avant d’être refoulés par les forces de l’ordre.
"Le peuple uni ne sera jamais vaincu", ont chanté les protestataires avant de se disperser dans le calme.
En échange d’une aide financière accordée en mai 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, le gouvernement portugais a mis en oeuvre une stricte cure de rigueur budgétaire.
Particulièrement visés par ces mesures d’austérité, les fonctionnaires ont notamment subi en 2014 de nouvelles réductions de salaires de 2,5 à 12% pour les revenus dépassant 675 euros bruts par mois.
Le gouvernement a également l’intention d’augmenter le taux des cotisations d’assurance-maladie des fonctionnaires, de 2,5 à 3,5%.
Le président conservateur Anibal Cavaco Silva avait opposé jeudi son véto à ce décret, mais le gouvernement a annoncé dans la foulée son intention de faire confirmer la même mesure par un nouveau vote au Parlement.
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