Plusieurs centaines de personnes ont manifesté pacifiquement jeudi à Bangui contre la présence militaire française en Centrafrique, après des heurts ces deux derniers jours dans un quartier musulman de la capitale, a constaté le correspondant de l’AFP.
Hommes, femmes et enfants ont marché malgré la pluie sur plusieurs kilomètres depuis le quartier musulman du PK5 jusqu’au siège de la Minusca (représentation de l’ONU). Aux cris de « Hollande criminel », ils entendaient exprimer leur mécontentement contre l’armée française, qu’ils accusent de harcèlement contre les musulmans.
Les manifestants brandissaient des pancartes en carton dénonçant l’opération militaire française Sangaris et la force européenne Eufor (qui compte une importante composante française) : « Nous sommes toujours victimes de la France », accusait l’un de ces écriteaux.
Après avoir emprunté l’avenue Koudoukou, puis l’avenue Boganda, ils se sont arrêtés devant le siège de la Minusca, où ils ont remis un mémorandum contenant leurs griefs et revendications. « On ne comprend pas la colère des Français contre les musulmans du PK5. Et on ne comprend pas non plus que devant tous ces morts et blessés, aucune autorité n’a élevé la voix », a déploré Abakar Moustapha, un notable du quartier. « Nous n’avons plus besoin des Français ici. Qu’ils s’en aillent. Ils sont la cause de tous nos malheurs », s’égosillait un manifestant, Ashta Ibrahim.
Le rassemblement s’est déroulé sans incident. La sécurité du cortège était assurée par des éléments burundais de la force africaine Misca.