Les activistes du Comité citoyen pour la paix en Ukraine ont installé sur la place Joachim-du-Bellay à Paris un stand avec des photos représentant les victimes des obus, des missiles et des bombes activement utilisés par l’armée ukrainienne dans le sud-est de l’Ukraine, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Ils sont poussés par la volonté commune d’ouvrir les yeux du public sur la tragédie qui se déroule au centre du continent européen, de mobiliser les Français et tous les Européens pour mettre un terme à la guerre.
Des Français, mais aussi des Russes et des Ukrainiens résidant à Paris sont venus participer à cette manifestation. Ils étaient au départ près 150 personnes avant d’être rejoints par des passants attirés par les discours et les drapeaux – français, russe, ukrainien, ainsi que de la république de Donetsk. Les discours des représentants d’associations et les déclarations des témoins venus de l’est ukrainien ont duré jusqu’à la nuit tombée.
La plupart des Français n’ont aucune idée de ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine.
Les modestes informations arrivant au compte-gouttes dans les médias se réduisent à l’idée suivante : les autorités légitimes font pression sur les séparatistes dans le sud-est, ces derniers opposent résistance, empêchant ainsi de rétablir l’ordre dans le pays. Mais le blocus médiatique ne fonctionne pas toujours. Les Français sont nombreux, bien qu’ils soient minoritaires, à se tourner vers des sources indépendantes grâce à Internet.
Comme Serge Kripouchine, un Français d’origine russe :
« Les événements dans le sud-est de l’Ukraine sont clairement des représailles du gouvernement contre son peuple. Je suis révolté par le silence de nos médias sur les véritables proportions de cette catastrophe humanitaire.
En regardant les chaînes de télévision en France, on a l’impression que rien de particulier ne se passe. Comme s’il n’y avait pas de bombes à phosphore blanc, ni de centaines de victimes civiles dont des enfants. La tragédie d’Odessa, où des dizaines de civils ont été brûlés vifs, a été présentée comme un accident – comme si les coupables n’avaient pas été identifiés ! Le président actuel Porochenko a promis à plusieurs reprises de stopper la guerre, mais il n’a pas tenu parole. Comment peut-on croire cet homme ? »
Mais surtout, Serge est consterné par la position de l’Europe :
« Au lieu de sanctionner Kiev qui poursuit les bombardements de Lougansk, Donetsk et d’autres villes, nos politiciens appellent seulement à faire preuve de “retenue” dans les opérations. Pourquoi ? Je pense que Porochenko a reçu le feu vert des Américains pour massacrer le sud-est ukrainien, [Américains] qui ont également donné les directives à l’UE – ne gênez pas Kiev dans sa tentative de rétablir l’ordre. »
Le Parisien Wilfried Lebou, ancien employé de la Poste, partage ce point de vue. Et ses plus sérieuses revendications s’adressent également à l’UE.
« Par des promesses infondées l’UE a provoqué la crise en Ukraine qui, selon moi, n’était pas si spontanée. La ligne actuelle de l’UE vise à soutenir les autorités prooccidentales de Kiev. C’est la raison pour laquelle Bruxelles et l’Europe ferment les yeux sur le massacre orchestré par Kiev à Slaviansk, Kramatorsk et d’autres villes. »
Nadejda Silanina-Rémi, une activiste du parti gaulliste Debout, la République, tient dans ses mains une affiche : « Arrêtez le massacre des enfants en Ukraine. » Sur l’affiche tenue par l’ingénieur-géologue Serge Linnikoff on peut lire : « On assassine sur ordre des USA. Slaviansk – ville-martyre. » « Je crains que les autorités de Kiev préparent un véritable génocide dans le sud-est ukrainien. Les Français et d’autres Européens doivent manifester en masse pour exiger l’intervention des gouvernements dans ce conflit dangereux. Il faut stopper la guerre. Seuls les négociations et un compromis entre les belligérants apportera la paix en Ukraine », a-t-il déclaré.