Certainement une nouvelle démonstration de la stabilité retrouvée au Mali grâce à la France : les élections municipales, initialement attendues en avril, ont été reportées au mois d’octobre.
Le motif invoqué par les autorités – assurer de meilleures conditions de vote – ne manque pas de piquant, et laisse même songeur à la lumière des derniers scrutins présidentiels et législatifs, organisés ces derniers mois dans le pays. Des scrutins dont on comprend mieux aujourd’hui que la tenue ne tenait qu’à un ordre élyséen.
Les municipales maliennes ne pourront se tenir à la date prévue, car une élection locale sans électeurs fait désordre. Le retour des nombreux déplacés et réfugiés, près de 380 000 personnes selon les Nations unies, ne s’est pas encore produit. Tandis que les services administratifs de l’État malien se réinstallent plus que péniblement dans le Nord. Face à ces conditions, l’enjeu sécuritaire est bien évidemment impossible à tenir. Loin d’être pacifié, le Nord du Mali demeure un théâtre d’exactions et de violences où le pouvoir central de Bamako peine toujours à se faire entendre, malgré la présence du gros millier d’hommes de l’opération Serval, appuyés par quelque 6 000 casques bleus de la Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali).