Le groupe américain de défense Lockheed Martin affirme être capable de fabriquer des réacteurs à fusion nucléaire dont un prototype sera disponible dans 5 ans, ce qui constituerait une avancée technologique révolutionnaire.
Lockheed Martin affirme qu’il pourra disposer dans cinq ans d’un premier prototype de ce réacteur, de petite taille puisqu’il peut tenir sur un camion, puis dans 10 ans d’un réacteur opérationnel. Grâce à sa petite taille, ce réacteur pourra ensuite être conçu, fabriqué et testé en moins d’une année, a précisé mercredi le groupe qui a son siège près de Washington, à Bethesda, dans le Maryland.
Fusion et fission
Les réacteurs à fusion nucléaire (union de plusieurs noyaux atomiques) produisent beaucoup moins de déchets dangereux que les réacteurs à fission nucléaire (éclatement d’un noyau). Et l’énergie libérée par la fusion est dix fois supérieure à celle libérée par la fission. « Notre projet de réacteur compact à fusion nucléaire combine plusieurs approches de confinement magnétique alternatives, prenant le meilleur de chacune, et propose 90% de réduction de la taille des précédents prototypes », a expliqué Tom McGuire, responsable de la fusion compacte pour les programmes dits de « technologie révolutionnaire » du célèbre département de recherche du groupe Skunk Works.
Long chemin
« Il y a encore un “long chemin” à parcourir d’ici qu’un prototype fonctionne ou soit commercialement viable pour produire de l’électricité », a estimé Joel Gilmore expert en électricité chez ROAM Consulting. « La fusion demande des températures et des pressions très élevées, ce qui est un défi, et beaucoup de gens travaillent sur la fusion depuis longtemps. Je ne serais donc pas encore trop enthousiaste », a-t-il nuancé. « Même si cela réussit, (...), ce sera difficile de concurrencer les coûts en baisse des sources d’énergie renouvelables conventionnelles, comme l’énergie solaire et éolienne en Australie », selon lui.