Abdelhakim Belhadj est le commandant libyen des rebelles qui se sont emparés la semaine dernière de la ville de Tripoli après être venus à bout des forces de Mouammar Kadhafi. Mais selon un article de Pepe Escobar dans Asia Times, il s’agirait aussi d’un fondamentaliste qui aurait été « Emir » du Groupe Islamique des Combattants Libyens (GICL), reconnu comme un groupe terroriste proche d’Al Qaida. Le journal arabe Asharq Alawsat confirme cette information.
Ce groupe a été créé dans les années 1990 par des combattants libyens de retour d’Afghanistan où ils avaient combattu les Soviétiques, sous la houlette d’Abu Laith al-Libi, un des leaders d’Al Qaeda.
Belhadj est né en 1966. En 1988, il serait parti en Afghanistan pour rejoindre le Djihad aux côtés des Afghans contre les forces soviétiques. Après les attentats du 11 septembre, il est parti au Pakistan, puis en Irak. Là-bas, il aurait sympathisé avec Abu Musab al-Zarqawi.
Il a été arrêté en Malaisie en 2003 puis envoyé en Thaïlande dans une prison secrète pour y être interrogé et torturé par la CIA avant d’être remis « en cadeau » aux services secrets libyens en 2004.
En 2010, il a été relâché avec 211 autres « terroristes » contre la rédaction d’une confession de 417 pages intitulée « études correctives » en concertation avec les autorités libyennes, notamment avec Saïf al-Islam Kadhafi, et dans laquelle ils se sont engagés à cesser le djihad contre Kadhafi. En février dernier, cependant, Belhadj a décidé de retourner au combat contre Kadhafi avec les émeutes de la Cyrénaïque.
En 2007, le numéro 2 d’Al Qaida d’alors, Zawahiri, avait officiellement annoncé la fusion entre le GICL et la branche d’Al Qaida du Maghreb Islamique (AQIM). Depuis, le GICL et AQIM n’ont fait qu’un, Belhadj en étant l’Emir. En 2007, le groupe avait annoncé le Djihad contre Kadhafi mais aussi contre les Etats Unis et les « infidèles » occidentaux.
Dans les cercles islamiques, son nom de guerre est Abu Abdallah Assadaq. Le GICL est considéré comme un élément clé de la révolution qui a déchu le régime de Kadhafi. On estime à environ 800 le nombre de membres du GICL qui ont participé au soulèvement sous le commandement de Belhadj. Il s’est déjà assuré en Libye que lui et sa milice n’accepteraient que la loi de la Sharia.
Tous les services de renseignement des Etats Unis, de l’Europe et du Monde Arabe savent d’où il vient. Au début du conflit, Kadhafi avait affirmé que cette rébellion était soutenue de l’étranger par Al Qaida.