Au moment de voter la résolution 1973 visant à établir une zone d’exclusion aérienne et à protéger les civils en Libye, l’Allemagne, alors membre non-permanent du Conseil de sécurité avait choisi de s’abstenir, comme d’ailleurs la Russie et la Chine.
Depuis le début, le gouvernement allemand s’est montré réticent à une intervention militaire en Libye. Du coup, l’Allemagne s’est retrouvée isolée vis-à-vis de ses alliés traditionnels, d’où un changement d’attitude pour tenter de rattraper le coup. Bien évidemment, il n’est pas question que la Bundeswehr prenne part à l’opération Unified Protector, menée par l’Otan, contre les troupes du colonel Kadhafi.
Tout d’abord, Berlin a reconnu, le 13 juin, le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique des rebelles, comme étant « le représentant légitime du peuple libyen ». « Nous souhaitons une Libye libre, en paix et démocratique, sans Kadhafi » avait alors déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, au cours d’une visite à Benghazi, le foyer de l’insurrection.
Ce dernier précisa que l’Allemagne excluait l’envoi de soldats, même après la chute du colonel Kadhafi mais misait « sur un processus politique » tout en étant prêt à « faire avancer le pays » en prenant part à « sa recontruction ».
Et selon l’hebdomadaire Der Spiegel, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a accepté de repondre favorablement à une demande de l’agence de maintenance et d’approvisionnement de l’Otan (NAMSA) concernant la fourniture de matériels militaires afin de venir en aide à au moins un pays engagé dans les opérations en Libye.
« L’Allemagne a fait part du fait qu’elle était prête à mettre à disposition des composants pour la fabrication de munitions de précision » a indiqué un porte-parole du ministère. « La décision de savoir si l’offre allemande est acceptée revient à la Namsa » a-t-il encore précisé. Cela étant, la nature exacte des composants pouvant faire l’objet d’une aide n’est pas encore connu.