Shema Israël chez les Gogodalas par Gerard Fredj : le film est réalisé dans un village de l’ethnie Gogodala, en Papouasie Nouvelle Guinée.
Un accent presque parfait, l’hébreu est très nettement compréhensible. Alors les Gogodala sont-ils des descendants – encore – des dix tribus perdues d’Israël ?
L’ethnie qui regroupe environ 25 000 individus, affirme sa judéité, dans son discours, dans son histoire et ses pratiques rituelles.
Selon leur légende, ils appartiennent à une tribu perdue d’Israël arrivée il y a plusieurs milliers d’années dans un lagon du Pacifique entre Australie et Nouvelle Zélande.Ils sont encore chasseurs et cueilleurs, mais ne dédaignent pas la modernité.
Ils marquent Yom Haatsamout et une délégation a traversé la planète en 2007 pour se rendre en Israël –qui pour l’instant ne s’intéresse pas à eux.
En 2010, une tribu du Zimbabwe, les Lembas, forte de 80 000 membres, et qui eux aussi se déclarent juifs, avait vu sa revendication confirmée par des chercheurs britanniques qui avaient démontré qu’ils étaient porteurs de "gènes sémitiques" –notamment d’un gène récurrent chez les populations juives- et vraisemblablement liés au peuple juif.
Selon la tradition orale des Lembas, leurs ancêtres étaient sept juifs qui ont quitté la Terre Sainte il y a 2500 ans, bien avant la destruction du second Temple, via le Yémen, pour gagner l’Afrique où ils s’installèrent.
Le chef des Gogodalas a tenté l’expérience mais sans succès : la même équipe scientifique britannique n’a pu que leur confirmer qu’ils ne portaient aucun gène de type sémite.
Le thème des tribus perdues d’Israël reste une aventure récurrente et on a vu fleurir des filiations de ce genre aux quatre coins du monde, des Khazars, aux Peuls de l’Afrique de l’ouest en passant par les Falashmuras d’Ethiopie.
Vraies pour certaines (probables comme pour les lembas) ou fausses (comme vraisemblablement pour les Gogodalas), ces filiations sont assises sur des légendes orales et des pratiques fort anciennes qui restent troublantes.
Dans le cas de cette tribu, leurs "traditions juives" proviennent vraisemblablement des premiers explorateurs ou paradoxalement des missionnaires chrétiens évangélistes, qui auraient présenté l’identité juive de Jésus que les indigènes auraient adoptées, les récits de l’Ancien testament ayant fait le reste.