L’inflation des prix risque d’ailleurs de se poursuivre dans les semaines à venir : "Le brut continue de monter, donc on ne voit pas les prix à la pompe baisser dans l’immédiat", concède pudiquement Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolière (Ufip).
La flambée des prix des carburants s’ajoute à celle du gaz (+15% en un an) et de l’électricité (+6,4%). Au total, les prix de l’énergie ont progressé de 13,7% depuis un an en France, selon les chiffres de l’Insee pour le mois de janvier.
Face à cette envolée des prix, l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) a souligné lundi qu’il devenait "extrêmement difficile" aux petites entreprises du transport "de voir l’avenir sereinement".
L’association de consommateurs CLCV a quant à elle demandé un allégement fiscal pour les Français qui sont obligés d’utiliser leur voiture pour aller travailler.
"L’Etat ne peut pas continuer à dire qu’il ne peut rien faire car 60% du prix de l’essence, ce sont des taxes", a souligné Thierry Saniez, délégué général de l’association.
Le mois dernier, les vendeurs de fioul de la FF3C avaient déjà réclamé le rétablissement de la prime à la cuve, en vigueur de 2005 à 2009, et qui était accordée aux ménages non imposables se chauffant grâce à cet hydrocarbure.
Le fioul domestique s’est vendu la semaine dernière à son prix le plus élevé depuis août 2008, à 91,39 euros par hectolitre, selon la DGEC.
Le gouvernement ne semble pas encore prêt à faire de tels gestes fiscaux. Samedi, le Premier ministre François Fillon s’est contenté de demander à la ministre de l’Economie Christine Lagarde de "mobiliser ses services" pour vérifier qu’il n’y a "pas d’abus" dans la répercussion de l’envolée des cours du pétrole sur les prix à la pompe.
Estimant qu’il existait "déjà des mesures sociales d’aide aux plus vulnérables", M. Fillon a ajouté que "la situation des finances publiques" ne permettait "pas de nouvelles dépenses".