Ceux qui croient que les juifs sont revenus du monde entier pour aller vers leur territoire historique se trompent : la diaspora compte si peu de juifs palestiniens, que les sionistes version XXIe siècle ont dû aller chercher des juifs maghrébins et est-européens pour garnir leurs colonies.
C’est pourquoi on retrouve à la tête de l’entité israélienne, le pays sans frontières à la fois morales et physiques, un composite russo-polonais-lituanien qui se fait passer pour un juif éternel. Il est normal que tout dévisse, après une telle imposture.
Mileikowsky, le russo-polonais-lituanien, à propos des frappes iraniennes : « Un missile ne fait pas la différence : il touche aussi bien les Juifs que les Arabes. Ils viennent pour tous nous détruire. »
J’ai envie de lui dire que les bombes envoyées sur Gaza non plus ne… pic.twitter.com/uVIPACsngr
— Plume du Levant (@PlumeDuLevant) June 15, 2025
De manière plus générale, les dirigeants de ce faux pays du Proche-Orient sont majoritairement issus d’Europe de l’est. Démonstration avec les changements de noms...
Le Monde diplomatique, qui n’est pas judéo-unfriendly, si vous nous permettez ce barbarisme angliciste, le dit dans son numéro spécial de mars 2025 sur l’antisémitisme, sous la plume de Shlomo Sand. Le titre : « Comment fut inventé le peuple juif ». L’intro :
L’un des fondements de la pensée sioniste voudrait que les Juifs soient les descendants du royaume de David. Cette interprétation, enseignée à tous les écoliers israéliens, ne résiste pas à l’analyse. La diaspora ne découle pas de l’expulsion des Hébreux de Palestine, mais de conversions successives en Afrique du Nord, en Europe du Sud et au Proche-Orient.
Avant de passer au texte proprement dit, une petite carte sur les foyers juifs et de dispersions juives depuis l’Antiquité... Là encore, la légende du foyer national ne résiste pas à l’analyse.

Puisse Le Diplo nous pardonner cet emprunt, pourtant important dans l’état actuel du monde. Il dit l’auto-intoxication du peuple dit juif de 2025.
Tout Israélien sait, sans l’ombre d’un doute, que le peuple juif existe depuis qu’il a reçu la Torah dans le Sinaï, et qu’il en est le descendant direct et exclusif. Chacun se persuade que ce peuple, sorti d’Égypte, s’est fixé sur la « terre promise », où fut édifié le glorieux royaume de David et de Salomon, partagé ensuite en royaumes de Juda et d’Israël. De même, nul n’ignore qu’il a connu l’exil à deux reprises : après la destruction du premier Temple, au VIe siècle avant Jésus-Christ., puis à la suite de celle du second Temple, en l’an 70 après Jésus-Christ.
S’ensuivit pour lui une errance de près de deux mille ans : ses tribulations le menèrent au Yémen, au Maroc, en Espagne, en Allemagne, en Pologne et jusqu’au fin fond de la Russie, mais il parvint toujours à préserver les liens du sang entre ses communautés éloignées. Ainsi, son unicité ne fut pas altérée. À la fin du XIXe siècle, les conditions mûrirent pour son retour dans l’antique patrie. Sans le génocide nazi, des millions de Juifs auraient naturellement repeuplé Eretz Israel (« la terre d’Israël ») puisqu’ils en rêvaient depuis vingt siècles.
Vierge, la Palestine attendait que son peuple originel vienne la faire refleurir. Car elle lui appartenait, et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard. Justes étaient donc les guerres menées par le peuple errant pour reprendre possession de sa terre ; et criminelle, l’opposition violente de la population locale.
Vient ensuite l’estocade :
D’où vient cette interprétation de l’histoire juive ? Elle est l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, un enchaînement généalogique continu pour le peuple juif.
En réalité, cette histoire est une composition a posteriori, pour les besoins de la propagande et de la colonisation.
Sand critique l’histoire officielle israélienne qui se couche devant ce narratif et fabrique du faux archéologique ou historique en permanence. Nous terminerons là-dessus.
Lorsque apparaissaient des découvertes susceptibles de contredire l’image du passé linéaire, elles ne bénéficiaient quasiment d’aucun écho. L’impératif national, telle une mâchoire solidement refermée, bloquait toute espèce de contradiction et de déviation par rapport au récit dominant. Les instances spécifiques de production de la connaissance sur le passé juif – les départements exclusivement consacrés à l’« histoire du peuple juif », séparés des départements d’histoire (appelée en Israël « histoire générale ») – ont largement contribué à cette curieuse hémiplégie. Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.
On parlait d’auto-intoxication de tout un peuple, conduit par des criminels aujourd’hui, qui font la guerre à toute une région et qui rêvent de voir le monde entier entrer en guerre pour eux, pour leur salut ou leur messie, une dinguerie totale. Cela nous fait penser au livre de Soljenitsyne sur les relations entre juifs et Russes au cours du temps, les leaders religieux des petites communautés maintenant volontairement leurs membres dans une religiosité et une ignorance dangereuses, toute relation avec le goy étant proscrite. L’ennemi était partout autour, le salut était dans la loi et les dirigeants (c’était curieusement pareil), qu’ils soient religieux sur le moment, ou politiques plus tard. Au bout de mille ans de ce régime, on voit le résultat : tout un pays vit dans la peur et la paranoïa permanentes.
La solution à deux États est un leurre, que continue à agiter hypocritement Macron, tout en participant en douce à l’effort de guerre – oh, juste défensive ! – israélien. L’Occident entier est coupable à Gaza comme en Iran, et la seule solution, même si elle paraît compliquée tant les Israéliens cherchent à la rendre impossible, c’est un État binational.
"Je suis pour un État binational, c'est-à-dire une cohabitation totale, qui va aussi dans le sens de la reconnaissance des Palestiniens pour les mettre à égalité de la reconnaissance des Israéliens.
La logique de deux États, c'est in fine avoir deux apartheid."
@RimaHas pic.twitter.com/EPiZlysyYQ— Caisses de grève (@caissesdegreve) June 15, 2025