Les forces informatiques - ou forces cybernétiques – ont rejoint l’armée russe, affirme une source proche du ministère de la Défense russe, écrit mardi le quotidien Moskovski Komsomolets.
Cette source précise que la structure de cette nouvelle unité était déjà définie et que cette information serait bientôt annoncée officiellement. Cette nouvelle force aura pour mission de suivre et de traiter les informations venant de l’extérieur, ainsi que de lutter contre les menaces cybernétiques.
Le ministère de la Défense n’a pas lancé de campagne de recrutement officielle mais on devine facilement qui constituera le noyau de l’unité cybernétique. L’an dernier, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait annoncé l’ouverture d’une "grande chasse" aux informaticiens. Des mathématiciens, des cryptographes, des officiers de la guerre électronique et des transmetteurs travailleront dans cette unité. Les officiers des forces cybernétiques suivront obligatoirement une formation linguistique pour apprendre une langue étrangère.
Des hommes qui servent actuellement dans les régiments "scientifiques" pourraient également être recrutés. Hormis les attaques internet, la nouvelle structure servira de bouclier contre les attaques cybernétiques contre des réseaux militaires fermés, par exemple la défense antimissile. Le Pentagone alloue enfin beaucoup d’argent à la lutte contre les logiciels espions qui pourraient pénétrer dans des réseaux complètement fermés, représentant une menace potentielle pour la sécurité nationale russe.
La création de forces cybernétiques a été annoncée l’an dernier et a été confirmée par Andreï Grigoriev, directeur du Fonds de recherches perspectives créé à l’initiative du vice-premier ministre Dmitri Rogozine et chargé d’élaborer de nouveaux concepts dans l’intérêt de la défense du pays. Andreï Grigoriev avait annoncé la formation d’un commandement cybernétique et d’une nouvelle structure au sein du ministère de la Défense. A son tour, Dmitri Rogozine avait évoqué également la création d’une nouvelle unité. A titre d’exemple, le vice-premier ministre avait cité les cybertroupes américaines créées en 2009.
En Russie, seuls le FSB et le ministère de l’Intérieur disposent aujourd’hui de services de lutte contre les menaces cybernétiques. Ils ont pour tâche de parer les attaques cybernétiques visant les sites des organismes publics et administratifs, ou encore celle visant à perturber le fonctionnement d’importantes structures bancaires, d’organismes économiques et sociaux, ainsi que des systèmes d’approvisionnement.
Selon le Conseil de sécurité russe, les tentatives de piratage contre divers sites d’infrastructure informatique russes vont croissant. Les renseignements russes remarquent qu’à eux seuls les sites du président, de la Douma (chambre basse du parlement) et du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement) subissent jusqu’à 10 000 attaques par jour. Ces attaques visent principalement à perturber le travail des systèmes informatiques qui y sont reliés.
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