Dans le cadre du Freedom of Information Act, le Washington Post a pu avoir accès à 50 000 pages de rapports sur des incidents ayant impliqué des drones de surveillance (MQ-1 Predator, MQ-9 Reaper, RQ-4 Global Hawk, etc…) mis en oeuvre par les forces armées américaines. Ce qui a nourri l’enquête « Quand les drones tombent du ciel » qu’il a publiée le 20 juin.
Ainsi, le journal a compté 418 incidents majeurs, dont 194 ont été classés de type « A » car ils ont entraîné la destruction complète du drone impliqué ou des dégâts supérieurs à 12 millions de dollars. Le nombre d’accident a surtout augmenté depuis ces 10 dernières années, étant donné que ces appareils ont été plus intensivement utilisés.
L’Afghanistan est le pays où l’armée américaine a perdu le plus de drones (67) tandis que 41 engins ont été détruits en Irak, soit 6 de moins qu’aux États-Unis même. À noter que, selon le Washington Post, 18 appareils ont été accidentés dans des zones « classifiées ».
Si aucune victime n’a été déplorée lors de ces incidents, le pire a néanmoins été évité de justesse à plusieurs reprises. Le journal rappelle qu’un drone s’était écrasé sur une école primaire en Pennsylvanie et révèle un épisode au cours duquel un RQ-7 Shadow de l’US Army est entré en collision avec un avion de transport C-130 Hercules dans l’est de l’Afghanistan. La bonne réaction de l’équipage a pu éviter la catastrophe.
Parmi les drones les plus impliqués dans les accidents de type A, le Predator remporte la palme. Le MQ-9 Reaper, qui équipe aussi l’armée de l’Air française, n’a été concerné que dans 22 cas, ce qui donne un taux d’attrition proche de ceux des avions F-15 et F-16 si on le rapporte à durée des missions.
Cela étant, piloter un engin à distance n’est pas une chose aussi facile qu’on pourrait le penser. Ce n’est pas parce que l’on est un as en jouant à Hawx que l’on saura maîtriser ces appareils, qui, en plus, ne sont pas dotés de radar de systèmes anti-collision (et ceux qui disent avoir du des Reaper voler en patrouille de deux auront sans doute mal vu….). Aussi, les erreurs humaines sont à l’origine, dans bien des cas, d’accidents de type A.
Selon le Washington Post, certains types d’appareils ont connu des dysfonctionnements techniques – électriques et mécaniques – qui ont entraîné leur chute. Les mauvaises conditions météorologiques peuvent être aussi mises en cause, de même que la perte de la liaison satellite entre le drone et son équipage (près de 25% des accidents).