Le socle de l’Histoire, sur lequel il faut nous appuyer afin de ne pas répéter les erreurs du passé, constitue un atout pour analyser les risques incommensurables de la mise en place d’un gouvernement mondial soi-disant démocratique.
Tout d’abord l’idée même de gouvernement mondial est une notion impérialiste, c’est le rêve de tout les empereurs et tyrans que de dominer l’ensemble des êtres humains.
Les questions légitimes à se poser sont simples, et vont à l’encontre de l’emphase zélée de type attalienne :
- 1/ Est-il raisonnable et envisageable de mettre d’accord les quelques 200 peuples constituant les 200 états de ce monde ?
Si ces états sont démocratiques, alors il faudrait un suffrage universel dans chacun de ces pays pour savoir si chaque peuple est d’accord pour un gouvernement mondial auquel se soumettre. Le bon sens fait aisément comprendre qu’un consensus mondial n’arrivera jamais, seuls quelques peuples seront d’accord. Les japonais devront-ils se mettre d’accord avec les soudanais et les yougoslaves par exemple ? et que faire des peuples récalcitrants ? (shoabricot ?)
Ceci constitue le premier dilemme.
Ce premier dilemme est déjà insurmontable démocratiquement. Il est résolvable uniquement par la voie du fascisme, c’est-à-dire sans l’avis des peuples, alors ce gouvernement mondial sera fasciste dès sa naissance.
Poursuivons néanmoins selon un raisonnement par l’absurde :
- 2/ Comment serait choisie cette nouvelle ultra-élite dirigeante ?
Si l’on prend l’exemple de l’Union Européenne, les présidents successifs et les technocrates de la Commission Européenne ne sont par exemple pas élus. Or cette institution supra-nationale est de première importance car elle crée les législations auxquelles chaque état membre doit se soumettre après l’approbation par le Parlement Européeen soumis aux si tentants vices lobbyistes.
Nous voyons ici que les peuples européens se font déjà manipuler par une élite au pouvoir supra-national pour lequel ils n’ont pas voté ou même parfois voté contre, comme en France en 2005 !
Soyons lucide, si les peuples européens qui ont inventé la démocratie se font déjà manipuler par une hyper-élite européiste qu’ils ne contrôlent déjà plus du fait de l’opacité volontaire de ses institutions, imaginez l’incapacité totale d’opposer un contre-pouvoir populaire à un gouvernement mondial apatride et par nature insaisissable ?
Ceci est le second dilemme de ce raisonnement par l’absurde, pour résumer : comment contrôler et opposer des éléments de contre-pouvoir sains à ce gouvernement mondial forcement non démocratique ?
L’étau de la raison se resserre ainsi de plus en plus. Continuons toutefois dans notre raisonnement par l’absurde, les 200 états de ce monde auraient ainsi reçu l’aval de leurs peuples respectifs pour mettre au point le gouvernement mondial. L’élite dirigeant ce gouvernement mondial ne pouvant pas être élue par 6 milliards d’êtres humains, elle est nommée (sic) comme pour notre Commission Européenne. Toutes dérives étant alors possibles.
Une troisième réflexion s’impose quant aux mises en place des décisions de ce gouvernement mondial ainsi créé.
- 3/ Quel rôle l’avis des 200 peuples, à la base de tout système démocratique, aura sur les décisions prises par le gouvernement mondial ?
Si par exemple il est décidé d’interdire, comme c’est le cas en Europe actuellement, aux 200 états membres de ce gouvernement mondial de pouvoir emprunter à taux zéro à leur banque centrale mais de passer par des banques privés avec intérêt pour limiter l’inflation. Quels recours auront les peuples qui ne sont pas d’accord ?
Ceci constitue le troisième dilemme, une fois mis en place comment les peuples pourront influencer sur les décisions hégémoniques du gouvernement mondial apatride ?
Nous voyons ici simplement que ce gouvernement mondial idéalisé ne peut pas exister sous une autre forme qu’anti-démocratique.
Le parallèle avec les dérives de l’actuel Union Européenne est il me semble pertinent, malheureusement. Nous aimerions tant qu’il en soit autrement, que l’intérêt général prime sur les intérêts personnels des dirigeants politiques soumis aux surpuissants lobbys financiers mais le monde tel qu’il tourne aujourd’hui prouve l’exact contraire.
Pour un monde juste où les peuples seraient libres, il faut impérativement refondre nos institutions politiques nationales, garantes des intérêts indivisibles des peuples si riches de leur différences (culturelles, linguistiques, politiques, philosophiques etc...). Le cancer de nos vies est aujourd’hui la philosophie capitaliste des démons de la finance soutenu par nos politiques traîtres avec l’aide des médias de masse corrompus. Le parrallèle avec la maladie est éloquant car les remèdes naturels locaux sont désormais interdits en UE afin de privilégier l’industrie pharmaco-chimique multinationale, tout un symbole d’écrasement du bon sens par l"absurde pécuniaire.
Le gouvernement mondial démocratique est une utopie, du moins tant que la finance et la soif de pouvoir dirige le monde. Quoi de plus dangereux que vouloir réaliser une utopie ? Les trop nombreuses guerres doivent nous rappeler à l’humilité.
Si les 3 dilemmes que nous avons présentés ne sont pas suffisamment pertinents pour évaluer avec sagesse les risques considérables que les masses populaires déjà politiquement déresponsabilisées encourent, alors l’Histoire se répétera encore une fois ...aussi absurde que cela puisse paraître !