Les usines qui fabriquaient des produits toxiques ont été détruites en Syrie.
Deuxième étape : trouver où supprimer les arsenaux chimiques de Damas. Selon certaines informations, ils seront très probablement transportés en Albanie pour être anéantis, écrit vendredi le quotidien Kommersant.
La Russie devrait également participer à l’opération avec une contribution de 2 millions de dollars. Elle aidera également à transporter et à détruire en toute sécurité les armes chimiques syriennes.
"Dans les jours à venir on devrait déterminer l’endroit où cette opération sera menée. Il s’agira très probablement de l’Albanie", déclare une source diplomatique russe. Selon cette dernière, les USA poursuivent actuellement les négociations avec deux ou trois autres pays.
Les Américains avaient commencé à chercher des pays prêts à détruite les arsenaux chimiques syriens sur leur territoire puisque personne ne s’était porté volontaire. La Russie, dont l’initiative diplomatique a rendu possible le placement des armes chimiques syriennes sous contrôle international, a refusé d’accepter cette cargaison dangereuse sur son territoire. Les États-Unis se sont alors tournés vers la Turquie et la Jordanie, qui ont également refusé. La Norvège avait accepté d’étudier la requête américaine mais a donné une réponse négative la semaine dernière.
Le temps presse. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé hier la destruction de toutes les usines de production d’armes chimiques déclarées par Damas.
La première étape de l’opération pour la destruction des arsenaux chimiques a donc pu être achevée à temps – avant le 1er novembre.
D’ici le 15 novembre le conseil exécutif de l’OIAC doit approuver le plan d’action pour la seconde étape : détruire 1,3 tonne de produits toxiques syriens. L’OIAC a annoncé hier que ses inspecteurs avaient déjà scellé tous les dépôts d’armes chimiques et de produits destinés au processus de fabrication.
Les experts de l’OIAC sont convaincus qu’il est impossible de détruire tous les arsenaux sur le territoire syrien en raison de la guerre qui se poursuit. Les autorités syriennes ont déclaré qu’elles n’étaient pas opposées à l’envoi des armes chimiques à l’étranger, à condition qu’elles ne soient pas transmises aux USA.
Dans ces conditions l’Albanie pourrait être l’unique option restante – ou presque. D’après les experts Tirana, qui marche toujours dans les pas des Américains, n’osera pas opposer un refus à Washington. "Certes l’infrastructure de l’Albanie n’est pas aussi développée que chez ses voisins et l’efficacité du gouvernement est remise en question, mais contrairement aux pays de l’Union européenne elle serait plus motivée, y compris financièrement, pour accepter ces produits toxiques sur son territoire. De plus, l’Albanie a une certaine expérience de coopération internationale : il y a six ans les autorités albanaises avaient terminé le premier processus de désarmement chimique intégral de l’histoire avec le soutien de l’Allemagne, de la Suisse et des USA", rappelle Andreï Baklitski du centre PIR. En 2007, Tirana avait détruit près de 16 tonnes d’ypérite et d’autres produits toxiques accumulés sous la dictature d’Enver Hoxha.
La chaîne d’information web Global Security Newswire a également annoncé hier que les armes chimiques syriennes pourraient être recyclées en Albanie. Se référant à des sources américaines proches du dossier, la chaîne a précisé qu’un autre pays pourrait également participer à la destruction des stocks chimiques de Damas comme la Belgique ou la France.
Moscou ne reste pas non plus sur la touche dans cette opération. Les militaires de plusieurs pays, y compris la Russie, aideront Damas à détruire les armes chimiques en toute sécurité sur le territoire syrien. Il est prévu d’y envoyer à cet effet des unités NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) russes. Par ailleurs, selon une source diplomatique russe, il est possible que la Russie mette à disposition des moyens de transport pour évacuer les arsenaux chimiques syriens à l’étranger. Moscou participera également au financement de l’opération en accordant près de 2 millions de dollars à cet effet. Plusieurs dizaines d’autres pays verseront approximativement la même somme.