Donc, les pays de l’alliance atlantique et leurs supplétifs arabes, comme les Frères musulmans tunisiens, et les « amis du peuple syrien », en général, étaient persuadés que les Syriens allaient voter, pour les présidentielles de leur pays. Ils en avaient la certitude, alors ils ont interdit le déroulement du scrutin sur leurs territoires. Ils ne pouvaient faire plus. Ils espéraient conjurer un formidable démenti populaire à leurs mensonges, ils n’ont pas réussi.
Ainsi, ce seront principalement les Syriens qui ont fui la violence des « révolutionnaires » qui ont fait voler en éclat toute l’imagerie de la machine de propagande de l’OTAN. Dictateur ou pas, Bachar Al-Assad est de toute évidence reconnu par son peuple. Les réfugiés étaient là pour le démontrer. La presse occidentale ne pouvait qu’accuser le coup. En tentant, ici et là, d’atténuer le camouflet qui lui a été infligé. L’agence Reuters, abondamment citée, se serait entendu dire par « certains » votants qu’ils auraient été poussés à cela par des menaces de groupes libanais. Sous-entendus : les alliés du pouvoir syrien. Mais le ton est à l’étonnement devant la déferlante des électeurs et l’enthousiasme qui régnait.
Dans des colonnes de journaux, qui servaient, à leurs lecteurs, la « révolution » et la « Coalition nationale syrienne », désignée « représentant légitime des Syriens », nous pouvons lire cette réalité :
« L’entrée de l’ambassade de Syrie était complètement obstruée mercredi par les milliers de personnes venus voter sous la surveillance des blindés de l’armée libanaise tandis que les pompiers aspergeaient d’eau la foule écrasée de soleil. »
Cela se passe au Liban. Du coup, la Syrie disparaît mercredi soir de la page des actualités à la une de Google. Il faut faire une recherche pour accéder à l’information. Et là même France 24 ne peut que constater le cauchemar de sa rédaction. La chaîne spécialisée dans l’accompagnement du « printemps arabe » et dans son soutien, est obligée de rapporter ceci :
« Plusieurs entrées de Beyrouth sont bloquées depuis mercredi matin par des embouteillages monstres, tandis qu’une foule immense s’étend sur plusieurs kilomètres, en direction de l’ambassade syrienne située à Yarzé, à l’est de la capitale. »
Mais France 24, reste égale à elle-même. Elle ne peut laisser passer ce revers, sans y aller d’un persiflage, qui vise à jeter le doute ou plus, à discréditer l’attitude des Syriens.
À ce propos, nous pouvons lire ceci :
« Reste à savoir si cet enthousiasme électoral est sincère ou feint. »
La réponse suggérée coule de source. Mais, même s’il y avait une crainte de « ne pouvoir retourner en Syrie », comme le rapporte le New York Times, il y aurait assurément une absence totale d’esprit « révolutionnaire » chez les Syriens de l’étranger. Et au-delà, ils se reconnaissent plutôt dans leur État national et non dans ce qui leur est proposé par les puissances occidentales. Qu’ils en aient peur, si cela est, constituent plutôt une preuve de sa force sur le terrain et du peu de consistance de l’« opposition armée », que Barack Obama envisage d’aider, celle qui n’est pas dans le camp des djihadistes, dit-il.