La Chine représente 17,3 % de l’économie mondiale contre 15,8 % pour les États-Unis, selon les chiffres établis par le FMI lui-même. Mais ce dernier continue dans ses analyses de présenter les États-Unis comme la première économie mondiale. Explication d’une contradiction de gros calibre.
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Ainsi lors de sa conférence de presse de mardi dernier et dans ses textes imprimés, Maurice Obstfeld a qualifié à plusieurs reprises les États-Unis de « première économie mondiale » et la Chine de deuxième. Voilà une contradiction de gros calibre, car ce n’est pas la réalité économique telle que les experts du FMI la conçoivent et l’analysent eux-mêmes. En même temps on comprend assez bien qu’ils « refoulent », au sens freudien du terme, la réalité de la Chine « première économie mondiale » en retenant comme mesure le PIB en « parité de pouvoir d’achat », le choix délibéré du FMI par ailleurs !
Dans toute l’organisation du FMI, qui remonte à sa création en 1944, les États Unis apparaissent comme la puissance dominante. Ils sont le premier actionnaire de l’organisation internationale, avec une « quote-part » du capital de 17,47 %, et un droit de vote de 16,54 %, ce qui leur donne du fait des textes fondateurs un droit de veto. De son côté la Chine détient 6,42 % du capital et 6,09 % des droits de vote au FMI.
De façon institutionnelle il est donc politiquement impossible pour les experts du Fonds de présenter la Chine comme la première économie mondiale par l’importance de son PIB (en « PPA »), même si c’est la réalité des choses dans les toutes leurs analyses économiques.