L’organisation Jundallah, soutenue par Washington, a revendiqué l’attentat qui a tué au moins 27 personnes et fait plus de 250 blessés, jeudi dans l’est de l’Iran.
L’attentat a frappé les Gardiens de la révolution en visant une mosquée de la ville de Zahedan où ils étaient réunis pour la prière de Maghreb (couché du soleil). Selon le communiqué de Jundallah (les « soldats de Dieu ») , deux kamikazes – dont un déguisé en femme – se sont fait exploser à quelques minutes d’intervalles devant la porte d’entrée du lieu de culte, tuant plus de 27 personnes et en blessant 250 autres.
La police a annoncé, parallèlement, l’arrestation de 40 personnes vendredi, pour « avoir provoqué des troubles » dans la ville de Zahedan. Aucune autre précision n’a été fournie, selon l’agence Mehr.
« Les responsables de ce crime ont été entraînés et équipés hors des frontières et ils sont ensuite venus en Iran », a affirmé le vice-ministre de l’intérieur Ali Abdollahi, dans des propos diffusés sur le site Internet de la télévision d’État Il accuse : « Cet acte terroriste aveugle a été perpétré par les mercenaires des puissances occidentales ».
Le chef de Jundallah, Abdolmalek Righi, arrêté en janvier dernier et condamné à la peine capitale en juin, à reconnu, lors de son procès, avoir « tissé de liens avec des membres des services secrets étrangers d’Amérique et d’Israël, agissant sous la couverture de l’Otan ». Il a également été condamné « d’attaques à main armée, d’enlèvements, e de trafic de drogue ». De nombreux observateurs s’accordent en effet a dire que cette organisation est liée au trafic de la drogue.
Communiqué de Jundallah
« Jundallah annonce au peuple du Balouchistan et à l’Iran que ce soir (jeudi), deux de ses fils ont pu, lors d’une opération inégalée frappant le coeur des Gardiens réunis dans la mosquée de Zahedan pour célébrer la Journée des Gardiens, envoyer en enfer plus d’une centaine de Gardiens », indique le communiqué. « Lors de la première phase de l’opération, Abdulbasit Righi s’est fait exploser alors qu’il se trouvait au milieu de dizaines de Gardiens de la Révolution, poursuit le texte. « Après que des membres des services de renseignement, de sécurité et de l’armée eurent encerclé le lieu (de l’attaque), Mohammad Righi s’est fait exploser, envoyant en enfer des dizaines d’autres » personnes.
Allégeance à Washington
En 2006, Jundallah s’était fait connaître par une attaque très meurtrière contre un convoi officiel des Gardiens de la révolution dans l’est de l’Iran. L’organisation, équipée d’armes américaines et de lunettes de vision nocturne a par la suite multiplié les coups de force ou attentats uniquement contre cette milice chargée de la sécurité du régime. Quand on regarde de plus près les dates de ces actions, on s’aperçoit que chacun d’eux est survenu après un rejet par Téhéran de plier au diktat des États-Unis, et que les mercenaires de Jundallah sont utilisés par Washington pour mener des actions déstabilisatrice contre le régime en place.
L’attentat de jeudi survient au lendemain de la libération par Washington de Shahram Amiri, un chercheur iranien enlevé par des agents américains et saoudiens alors qu’il effectuait un pèlerinage à Médine l’an dernier. Il semblerait que les États-Unis ont laissé partir Amiri en échange d’un geste positif de Téhéran. Mais au lieu d’aller dans ce sens, les Iraniens ont accusé Washington d’enlèvement et de torture à l’encontre du chercheur. Washington pourrait donc avoir puni le régime de Téhéran en raison du non respect de l’accord sur la libération de Shahram Amiri. Un acte surtout symbolique, qui n’aura aucune influence sur la détermination du régime iranien.