Comme l’a récemment affirmé Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, l’accord préliminaire concernant le nucléaire iranien ne remettra pas en cause, du moins dans l’immédiat, l’engagement militaire des États-Unis auprès de leurs alliés du Conseil de coopération du Golfe, qui compte l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.
Il faut dire que, outre la position de Washington dans le dossier du nucléaire iranien, les monarchies du golfe arabo-persique, s’inquiètent de faire les frais d’un redéploiement militaire américain vers la région Asie-Pacifique, érigée en priorité stratégique par l’admnistration Obama, alors que, dans le même temps, le Pentagone doit faire face à des coupes sombres dans ses budget. Là-dessus viennent se greffer les réticences américaines à toute intervention dans le conflit syrien, alors que le régime de Bachar el-Assad bénéficie ouvertement du concours de l’Iran et de la milice chiite libanaise du Hezbollah.
D’où les efforts de Chuck Hagel pour rassurer les pays du CCG, qui passent pourtant des commandes d’ équipements militaires, notamment américains, qui se chiffrent en dizaine de milliards de dollars. Au sujet de l’Iran, il a réaffirmé que les États-Unis partageaient la même volonté d’empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire. "Nous pouvons avoir des approches différentes", a-t-il confié à des journalistes en assurant que les liens avec les monarchies du golfe restaient "solides".
Et c’est ce qu’il a fait valoir lors de sa rencontre avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad, et son ministre d’État à la Défense, le général Hamad ben Ali Al-Attiya, ce 10 décembre, à Doha. Signe que la posture américaine ne changera pas dans la région, un accord de coopération militaire a été reconduit à cette occasion.
"Les deux parties ont renouvelé à cette occasion l’accord qui encadre les liens entre les forces des États-Unis et du Qatar, y compris dans les domaines de la formation, d’exercices conjoints et d’autres activités", a en effet indiqué Carl Woog, un porte-parole du Pentagone. "L’accord est destiné à promouvoir la coopération bilatérale et témoigne du partenariat de longue date entre les États-Unis et le Qatar en matière de sécurité", a-t-il ajouté.
Les relations militaires entre les États-Unis et le Qatar prirent un tournant majeur en 1991, lors de l’opération Tempête du Désert. Un premier accord autorisa les forces américaines à utiliser la base d’al-Udeid, laquelle prendra une importance particulière pour le Pentagone, notamment pour ses opérations en Irak et en Afghanistan.