L’état d’urgence décrété en France pour trois mois produit déjà des remous sur l’Internet. Le site américain wearechange.org de Luke Rudkowski (voir photo) a visiblement été bloqué par les autorités françaises, puisqu’il est accessible des autres pays du monde, ses déclinaisons sur les réseaux sociaux fonctionnant encore.
(Traduction : « Mon site Web est donc bien bloqué en France à cause de notre article, clairement une censure de la véritable information »)
Pourquoi cela ? Quels sont les autres sites visés ? Égalité & Réconciliation risque-t-il la fermeture ? Sous quel prétexte ?
En réalité, l’état d’urgence voté à l’Assemblée nationale le 19 novembre 2015 ne permet en l’occurrence que de bloquer immédiatement, et sans justification, tout site faisant l’apologie du terrorisme. Comme E&R est un site politique non violent, on ne voit pas trop ce qu’on pourrait nous reprocher. Sauf qu’il faut comprendre désormais « terrorisme » dans un acception plus large.
Pourtant, le gouvernement de monsieur Valls n’avait pas besoin de cette loi d’exception, provisoire rappelons-le, pour bloquer les sites qui menacent la sécurité des Français. La Loi renseignement, entrée en vigueur début octobre 2015, le permettait déjà. Le ministre de l’Intérieur peut « prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ».
Tout est dans le terme « apologie ». Car il autorise toutes les interprétations. Là, on tombe dans un authentique cas de droit.
Depuis février 2015, une centaine de sites ont été fermés, qui faisaient plus ou moins l’apologie de l’islam radical. Mais on a vu, en France, ces derniers jours, des descentes de police fracassantes dans des restaurants qui, visiblement, n’abritaient aucun terroriste, ni aucun soutien au terrorisme qui frappe la France.
E&R s’est fait l’écho de ces intrusions qui sentent le spectaculaire rassurant pour le peuple, et dont les médias sont gourmands.
Dans les prochains mois, nul doute que de nombreux avocats risquent de se pencher sur cette fameuse « apologie ». Par exemple, estimer que l’État islamique n’est qu’une création israélo-américaine, est-ce de l’apologie du terrorisme ? Estimer que la France mène de « drôles » de guerres en Afrique et au Proche-Orient, est-ce de l’apologie ?
Le journaliste indépendant fondateur du site Wearechange.org Luke Rudkowski (traité de « malade mental » par Henry Kissinger) confirme de 20 sources différentes la censure française :