Des attaques simultanées, une prise d’otages, menées par plusieurs tireurs et au moins un kamikaze : c’est le scénario-cauchemar, que craignaient depuis des mois les services antiterroristes, qui s’est déclenché hier soir à Paris.
Au cours des dernières semaines, des responsables et des experts avaient prévenu que des attentats islamistes, d’une ampleur sans précédent, se préparaient contre la France et seraient quasiment impossibles déjouer.
« Le thermomètre grimpe. Aujourd’hui, leur but est de tenir dans le temps, pour que les médias puissent s’accrocher à l’événement, le diffuser en direct pour un maximum de publicité, confiait récemment à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable de la lutte antiterroriste. Nous craignons désormais des attaques à la kalachnikov, qui vont durer. »
Avant minuit hier, après au moins quatre attaques à l’arme automatique dans Paris et une à l’explosif au Stade de France pendant que le match France-Allemagne était en cours, au moins un tireur était retranché avec des otages dans une salle de concert parisienne, le Bataclan. Et le bilan ne cessait de s’alourdir.
C’est exactement ce que craignaient, depuis des mois, les services antiterroristes français : la copie, en pire, dans la capitale française, de l’attaque par un commando islamiste bien armé du centre commercial Westgate à Nairobi, en septembre 2013, qui avait fait 68 morts au terme de quatre jours de siège, sous les objectifs des caméras du monde entier.
« S’ils s’enferment dans un grand magasin, c’est le cauchemar pour les trouver, avait ajouté le même responsable. Rien que pour savoir combien il y a de tireurs, puis pour les trouver, les neutraliser, il faut des heures. Le jour où on tombe sur deux bons vétérans des combats en Syrie, on est mal. »