Des images vidéo ont refait surface la semaine dernière montrant les Forces de Défense Israéliennes (IDF) soignant un rebelle syrien anti-Assad blessé.
- Médecin israélien s’occupant d’un blessé d’Al-Nosra. Israël fournit des soins, de la logistique et des armes à la bande armée affiliée à al-Qaïda en Syrie
Un rapport de l’ONU paru à la fin de l’année dernière a indiqué que l’IDF et les rebelles syriens (y compris ISIS) étaient en contact régulier. À la vue de cette vidéo, le journal The Times of Israël a rapporté dans un article intitulé : IDF, les images vidéos de médecins sauvant des rebelles syriens dans le Golan :
« L’armée israélienne a diffusé samedi des images rares de ses médecins effectuant une opération de sauvetage sur l’un des combattants syriens les plus gravement blessés dans le plateau du Golan ... L’homme, un rebelle syrien qui appartient à une organisation, qui n’a pas été nommée, en lutte contre le régime d’Al-Assad et ses alliés, a reçu un traitement à la frontière et ensuite à l’intérieur, il a pu finalement retourner en Syrie ... Depuis le début de la guerre civile en 2011, l’armée israélienne a traité environ 1 600 personnes incluant aussi bien des personnes non-combattantes que des rebelles anti-Assad ... Bien que les soins des israéliens apportés aux militants Syriens – dont beaucoup sont soupçonnés d’appartenir à des organisations islamistes comme le front Al-Nusra groupe affilié à Al-Qaïda – puissent sembler étranges étant donné l’animosité que ces groupes ont exprimé contre l’État juif par le passé, Israël aurait abordé la question d’un point de vue humanitaire ».
Le journal The Times of Israël essaie de présenter l’assistance offerte par Israël aux rebelles syriens comme purement « d’un point de vue humanitaire » ; mais en réalité, les Israéliens soutiennent l’opposition syrienne pour leurs propres buts géopolitiques. Affaiblir le régime syrien est l’objectif géopolitique de l’establishment israélien depuis des décennies, des documents stratégiques existent depuis les années 1980 et détaillent cet objectif. Oded Yinon, un journaliste israélien qui avait des liens étroits avec le ministère des Affaires Étrangères israélien, a écrit un ouvrage en 1982 qui a été publié dans un journal de l’Organisation Sioniste Mondiale intitulée : « Une stratégie pour Israël dans les années quatre-vingt » (NDLR : publié chez Kontre Kulture avec le titre Le plan sioniste pour le Moyen-Orient). Dans ce document, Yinon souligne que la « dissolution de la Syrie et de l’Irak » sont les objectifs « principaux » d’Israël dans la région :
« Plus tard, la dissolution de la Syrie et de l’Irak dans les régions ethniquement ou religieusement uniques comme le Liban, sera à long terme, la cible principale d’Israël sur le front de l’Est. Tandis que la dissolution de la puissance militaire de ces États sera la principale cible à court terme »(p.11).
La stratégie d’Israël et sa volonté d’affaiblir la Syrie et l’Irak ont de nouveau été renouvelées en 1996, quand un groupe d’étude dirigé par le néo-conservateur Richard Perle a préparé un document politique pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu intitulé : « A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm » (Rupture radicale : une nouvelle stratégie pour sécuriser le royaume) . Le document précise :
« Israël peut modeler son environnement stratégique, avec la collaboration de la Turquie et de la Jordanie, en affaiblissant, contenant, et même en faisant reculer la Syrie. Cet effort peut se concentrer sur le renversement de Saddam Hussein en Irak – un objectif important et stratégique pour Israël, et qui constitue son droit – comme un moyen pour déjouer les ambitions régionales de la Syrie ».
Plus récemment, des officiels israéliens ont publiquement révélé leur volonté de renverser le régime de Damas et de briser l’alliance entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Dans un entretien en 2013, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis de l’époque, Michael Oren, a exprimé publiquement qu’Israël « a toujours voulu le départ de Bachar al-Assad », ajoutant que « le plus grand danger pour Israël est l’arc stratégique qui s’étend de Téhéran, Damas et jusqu’à Beyrouth ».
Depuis le début de sa guerre par procuration contre la Syrie, Israël a aidé l’opposition syrienne autrement qu’avec une assistance médicale puisque Tel Aviv a bombardé le territoire syrien à plusieurs reprises, en plus d’approvisionner des forces armées anti-Assad. En août de l’année dernière, Sharif As-Safouri, alors le commandant du Bataillon Al-Haramein de l’Armée syrienne libre, a révélé qu’il était « entré en Israël à cinq reprises pour rencontrer les agents israéliens qui lui fournirent plus tard des armes anti-chars soviétiques et des armes légères », comme l’a signalé The Times of Israël.
Tel Aviv a également été accusé de créer et de faciliter la montée d’ISIS. Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi, a déclaré qu’ISIS avait été créé et soutenu par Israël, la Grande-Bretagne et les États-Unis afin d’atteindre leurs propres objectifs d’État.
Un rapport qui semble provenir du Gulf News en 2014 a également affirmé que le chef d’ISIS et nouveau prétendu calife, Abou Bakr Al Baghdadi, a été formé par le Mossad, bien que certains aient remis en question la validité de ce rapport. Il convient également de noter que certains rapports de presse affirment que Baghdadi a été grièvement blessé voire même tué par un drone américain en avril.
Il ne fait aucun doute qu’Israël joue un rôle de premier plan dans la tentative de destruction de l’État syrien, et est coupable de détruire les vies de millions de personnes par son soutien aux mercenaires anti-Assad. Aujourd’hui, les Syriens représentent la seconde plus grande population de réfugiés sur la planète (après les Palestiniens), selon un rapport de l’ONU ; tout cela à cause de l’axe du mal OTAN/Israël/Arabie Saoudite qui a financé et soutenu les armées rebelles en Syrie.