Selon la presse mondialiste anti-Trump, cette élection est une défaite des trumpistes, qui font malgré tout la loi chez les républicains.
Ceci n’est pas un paradoxe : les trumpistes ont texté et prouvé leur force, c’est-à-dire leur capacité de nuisance, et l’élection du perchoir a été le brouillon de ce que sera l’agitation organisée au Congrès dans les deux années qui viennent. C’est l’application de la bonne vieille formule : mieux vaut un ennemi sous contrôle (ou mal élu) qu’un ami incontrôlable.
Sinon, pour ce qui concerne McCarthy, on peut dire que c’est un républicain démocrato-compatible, ce que les trumpistes ne sont pas.
C’est à la quinzième tentative que l’élu républicain Kevin McCarthy a pu être élu président de la Chambre américaine des représentants dans la nuit du 7 janvier. Alors que le groupe d’élus républicains pro-Trump qui paralysait le vote reste virulent, l’autorité du nouveau speaker s’annonce fragile.
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À force de tractations, le groupe de trumpistes qui paralysait la nomination du quinquagénaire de Californie a finalement cédé. Ils ont mis fin à une pagaille au Congrès, inédite en plus de 160 ans, qui préfigure des débats très agités au Congrès américain durant les deux prochaines années.
Le président américain Joe Biden a aussitôt félicité Kevin McCarthy, l’appelant à « gouverner de manière responsable et dans l’intérêt des Américains ». « Je suis prêt à travailler avec les républicains quand c’est possible », a-t-il ajouté, « et les électeurs ont clairement indiqué qu’ils attendaient des républicains qu’ils soient également prêts à travailler avec moi ».
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Durant toute la semaine qui a précédé cette élection disputée, ce noyau dur d’élus conservateurs, qui accuse l’élu de se plier aux intérêts de l’establishment de Washington, a profité de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre 2022 pour jouer les trouble-fêtes.
Ils n’ont fait retomber la pression qu’après avoir obtenu des garanties de taille – dont une procédure visant justement à faciliter l’éviction du « speaker ».
Enfin élu, Kevin McCarthy remplace la démocrate Nancy Pelosi au poste de « speaker », autrement dit, la présidence. « Nous devons remettre l’Amérique sur les rails », a-t-il déclaré juste avant de prêter serment. Mais il ressort affaibli de cette élection qui augure d’un mandat très difficile.
L’économie américaine et l’Ukraine, priorités des prochains mois
Dans les tout prochains mois, le Congrès devra se pencher sur les négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine, le financement de l’État fédéral et, potentiellement, sur le déblocage d’enveloppes supplémentaires pour la guerre en Ukraine.
Avec leur nouveau contrôle de la Chambre, les républicains ont aussi promis de lancer une kyrielle d’investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d’Afghanistan.
« Il est temps d’exercer un contrôle sur la politique du président », a lancé Kevin McCarthy depuis l’hémicycle. Après avoir étalé leurs divisions au grand jour, leurs enquêtes auront-elles toutefois le même écho ?
Faire face à une Chambre hostile, mais désordonnée pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s’il confirme son intention de se représenter en 2024 – décision qu’il doit annoncer en début d’année.
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Tout au long de ce processus de désignation de « speaker », le parti de Joe Biden n’a pas manqué de dénoncer la mainmise des fidèles de Donald Trump – dont beaucoup refusent toujours de reconnaître la défaite de celui-ci à l’élection présidentielle de 2020 – sur le parti républicain, deux ans jour pour jour après l’assaut du Capitole.
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