La Fouine est un artiste engagé. Enfin, disons qu’il s’engage contre Trump. Vraiment à contre-courant du Système, ce rappeur. On n’est pas tout à fait certains qu’il ait bien saisi le fond du programme du trublion des élections américaines du 8 novembre 2016, mais chacun fait ce qu’il peut, avec les moyens du bord.
La Fouine nous avait plutôt habitués à ses clichés Instagram de garçon coiffeur, avec lesquels il pollue Twitter, qui est un réseau social sérieux, pour adultes, quoi. Le premier rappeur qui passe sa vie chez le coiffeur, pas étonnant qu’il lui soit difficile de composer la moindre phrase en français (céfran) correct. Mais ne jetons pas la pierre à cet artiste, qui pourrait rejointe les Guerrilla Girls, un jour, sur cette base capillaire commune.
Nous sommes à moins de 60 jours avant le big-bang, et deux choses peuvent sortir du chapeau : soit un souverainiste tourné vers l’intérieur et les classes moyennes, soit une dingue prête à appuyer sur le bouton nucléaire, une bière à la main, une pilule psychotrope pour ses troubles neurologiques dans l’autre. Caricatural ?
Écoutez donc la complainte de La Fouine, et le mot caricature n’aura plus jamais le même sens pour vous. Attention, « paroles explicites », comme on dit sur Deezer. Éloignez les enfants, les femmes, les vieux, et aussi les hommes. Bref, éloignez tout le monde. On appuie sur le bouton et on se casse en courant. On vous aura prévenus...
En relisant le « texte » de La Fuite, on a vu passer des « Jean-Marie » et des « Marine ». On sent là aussi une puissante inspiration, de celles qui font dire à GQ, le magazine pour hommes modernes qui se cherchent, qu’on tient là un Victor Hugo du XXIe siècle. Même Renaud, défoncé au pastaga, en descente dépressive, largué par sa compagne, et revenant de chez Drucker tout seul, fait mieux.