Récemment, Vincent Peillon, le nouveau ministre de l’Inéducation Nationale, a confessé dans une interview que la franc-maçonnerie est la religion de la République[1].
Elle a toujours eu dans l’idée de remplacer le catholicisme ce qui explique la haine républicaine à l’égard du clergé français. Cela a commencé avec la confiscation des biens de L’Église, continué par l’interdiction des congrégations et de l’enseignement par des religieux et terminé par la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État. Ce sont des faits pas des jugements de valeur. La République a souhaité dès sa naissance l’annihilation de la religion catholique en France.
Face à cela, les différents papes ont fait le choix du ralliement plutôt que celui du combat. C’est ce que démontre bien Philippe Prévost dans son livre "L’Église et le ralliement" paru en 2001. En faussant la phrase de Jésus reprise par Saint-Paul selon laquelle « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », les papes, à partir de Léon XIII (fin XIXe siècle), ont ordonné aux catholiques d’accepter le pouvoir en place à savoir la République. L’idée du Christ et de Paul de Tarse était en effet la séparation du temporel et du spirituel. Le catholicisme n’a donc pas vocation à engendrer une théocratie mais cela n’interdit en rien les catholiques de participer à la politique. En revanche, l’Église n’a pas à proposer une vision politique à ses fidèles. Elle doit s’occuper du salut des âmes.
Dans son Encyclique "Au milieu des sollicitudes", Léon XIII encourage ses fidèles à se soumettre à la République qui était pourtant profondément anticatholique. Les chrétiens sous l’Empire Romain ont-ils courbé l’échine devant l’Empereur ? Ils ont toujours refusé de lui prêter serment. Sous cet habillage intellectuel qui ne tient pas une seconde la route, Léon XIII avait dans l’idée de récupérer ses États pontificaux. Évidemment, cette stratégie de léchage de bottes n’a pas fonctionné.
Elle a cependant continué lors de la condamnation par l’Église de l’’Action française’. Ce journal, monarchiste et réactionnaire, luttait contre la République. Il défendait un nationalisme qui ne pouvait s’incarner selon lui à l’époque que dans la monarchie absolue d’essence catholique. Cela ne concordait évidemment pas avec l’idéologie du Vatican. Cette condamnation était justifiée par des pseudo-raisons religieuses alors qu’elle présentait un caractère résolument politique.
Encore aujourd’hui, le ralliement est toujours visible. Ce point n’est d’ailleurs malheureusement pas traité par l’ouvrage. L’idéologie actuelle prône le mondialisme, et non la mondialisation qui est une des conséquences du libre-échange et du développement des moyens de transport et de communication, c’est-à-dire la volonté d’imposer un gouvernement mondial. Cette idée rappelle la tour de Babel condamnée par l’Ancien testament. Cette tour devait toucher le ciel symbolisant ainsi l’égalité des hommes et de Dieu. En outre, pour les croyants, Dieu a créé un monde divers qui serait forcément détruit par l’avènement d’un gouvernement mondial dont la vocation est bien sûr l’uniformisation économique, culturelle et raciale afin de créer un monde d’ilotes sans racine, un monde de consommateurs, un monde de narcissiques manipulés.
Benoist XVI, qui aurait dû condamner cette idéologie, l’a au contraire largement promue dans sa dernière Encyclique Caritas in Veritate[2] : « Pour le gouvernement de l’économie mondiale, pour assainir les économies frappées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement intégral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII ». Pour des raisons bassement politiques, l’ancien cardinal Ratzinger se soumet intégralement à l’idéologie à la mode qu’il aurait dû au contraire qualifier de diabolique.