L’Union européenne a lancé, le 22 juin, l’opération navale EUNAVFOR MED en Méditerranée afin de neutraliser les passeurs de migrants et autres trafiquants qui opèrent depuis les côtes de la Libye.
Pour le moment, et faute de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant une intervention dans les eaux territoriales libyennes – voire sur le littoral -cette opération n’en est que dans sa phase 1, c’est à dire qu’il s’agit de collecter du renseignement sur les réseaux de passeurs pour ensuite neutraliser leurs embarcations (phase 2).
Qui plus est, il faudrait également obtenir l’accord des autorités libyennes pour agir contre les passeurs en Libye. Or, le pays compte deux gouvernements : l’un, soutenu par la milice islamiste Fajr Libya, installé à Tripoli, l’autre, après les élections générales de juin 2014 et reconnu par la communauté internationale, replié à Tobrouk. Or ce dernier s’oppose fermement à toute intervention européenne dans les eaux territoriales libyennes.
« La position de la Libye est claire : tant que l’Union européenne et d’autres pays ne s’entretiendront pas avec le gouvernement légitime comme seule représentation de la population libyenne, ils n’auront pas notre accord », avait déjà averti, début juin, Ibrahim Dabbashi, l’ambassadeur libyen auprès des Nations unies.
Lors d’un entretien accordé à l’agence Reuters, Sakr al Djarouchi, le chef d’état-major des forces aériennes loyales au gouvernement de Tobrouk, s’est montré plus menaçant. « Tout navire repéré dans les eaux libyennes hors coopération ou permission sera la cible de l’aviation », a-t-il ainsi prévenu.
Ces dernières semaines, les forces loyales au gouvernement de Tobrouk ont bombardé deux navires civils s’étant approché des côtes libyennes, dont le MV Tuna-1, un cargo appartenant à une société turque mais battant pavillon des îles Cook et le pétrolier Anwaar Afriqya, au large de Syrte, ville désormais contrôlée par l’État islamique.