Le pouvoir c’est bien, si l’on sait s’en servir. Donnez du pouvoir ou le pouvoir à un con ou un salaud, ça finit en général assez mal. Le problème, c’est qu’un plus con ou un plus salaud peut prendre la relève. Difficile se savoir comment se comportera un homme une fois au pouvoir : il peut complètement dévisser – ce fut le cas de François Hollande –, ou assurer à mort. C’est plus rare. Poutine en fait partie. Quoi qu’on en dise, il assure.
En face, dans les poubelles du Pouvoir, il y a du monde. Le pouvoir a ceci de spécial et de dangereux qu’il révèle et élève chaque faiblesse à la puissance 10. Les dirigeants français ont été faibles depuis deux mandats : Sarkozy avait beau engueuler ses subalternes et maltraiter ses ministres, il a ridiculisé la France. Hollande, n’en parlons pas, ne rouvrons pas cette plaie à peine cicatrisée. Sous Macron, ce jeune roi un peu foufou, une nouvelle génération de futurs cadres de la France émerge. Tous n’ont pas le niveau, on l’a vu. La fraîcheur a son envers.
ça me fait penser à fortiori au sketch des inconnus.
Il vous incombe de regarder ceci..heu il vous en décombe aussi.pic.twitter.com/M1uD3DXG0l— Gasρardℓⅰzan (@GaspardAlizan) 15 juin 2017
On ne se moquera pas (trop) ici des macronettes envoyées au charbon devant les électeurs, qui auraient effectivement élu des chèvres face aux candidats LRPS, qui ont dégoûté tout un peuple. Pas sûrs qu’on ait gagné au change, l’avenir le dira. Et l’avenir, c’est Mounir Mahjoubi, le conseiller qui monte. Il présente bien (costume Paul Smith ?), barbe, air cool, diversité, esprit vif, c’est l’atout young leader techno de Macron. Ça change du blaireau Ayrault ou de la limace Cosse.
Nous allons illustrer ici un adage de footballeur sur comment gâcher une jolie passe :
« On lui fait une passe sur un plateau, et lui il shoote dans le plateau »
Les Français qui suivent ont bénéficié d’une promotion politique ou médiatique rapide. Mounir, qui avait fait un sans faute depuis le début, vient de se fracasser dans le mur du çon : assurer la majorité ET l’opposition à la Chambre, on nous l’avait jamais faite celle-là en France. C’est exactement la définition d’un parti unique...
Pour Mounir Mahjoubi, le groupe LREM à l'Assemblée jouera aussi le rôle de l'opposition https://t.co/Ec44HgY20P pic.twitter.com/dSNuHEGw5V
— Le Lab (@leLab_E1) 16 juin 2017
Pierre Ménès, du haut de sa tour de Grand Contrôleur du foot français, se prend désormais pour le sélectionneur à la place de Didier Deschamps. C’est l’effet Canal : l’intrusion pendant trois décennies de la chaîne à péage dans le sport roi a brouillé les frontières entre journalistes et professionnels, qu’ils soient joueurs ou entraîneurs. Ménès a du pouvoir, et il s’en sert. Parfois trop.
"Didier Deschamps a-t-il compris ?" Le message a été assez clair... À lire ma Grosse Kronik pour @CNEWSMatin https://t.co/itEvJkXs8S
— Pierre Ménès (@PierreMenes) 16 juin 2017
Il ne s’agit pas de se moquer de ce candidat FN, car il ne fait qu’appliquer la pensée dominante qui vide opportunément la politique de son sens. À son corps défendant, il applique la directive du Système qui consiste à dépolitiser les gens, à les éloigner du combat collectif à coups d’émojis et autres babioles du spectacle.
Je vous aime ! Le macronisme, c'est l'infantilisation de la politique. Une dérive qui gagne tous les partis, y compris le FN... pic.twitter.com/DKLhXvACmR
— Karim Ouchikh (@OuchikhKarim) 15 juin 2017
Les journalistes n’échappent pas à ce mouvement, en s’éloignant à ce point des préoccupations des Français qu’ils ne les distinguent même plus. Si bien que nombre d’articles flottent dans le vide, dans l’espace intersidérant, la Connosphère...
Pour illustrer son papier sur la fiscalité des retraités, le Figaro prend un exemple "lambda" : un salarié gagnant 8000 € par mois. #BenQuoi ? pic.twitter.com/dlGoapsnoT
— Frédéric Says (@FredericSays) 8 juin 2017
On termine avec Ruth, la déesse qui symbolise à elle seule le système médiatico-politique. Elle en incarne toutes les outrances, toutes les vanités, toutes les dissimulations, le tout couronné par une satisfaction de soi irréelle.
Pour @ruthelkrief, les #retraités qui gagnent 1200 €/mois sont des "gens aisés" Quel est le salaire de #RuthElkrief @BFMTV ? #19hRuthElkrief pic.twitter.com/l2V92qjoPc
— F.Guiot (@FrkGuiot) 8 juin 2017
À tous ceux-là, nous souhaitons un rapide dégonflage de melon, afin de retourner un peu parmi les humbles. Qu’ils n’oublient pas qu’on peut détenir un pouvoir et rester humble, c’est-à-dire humain, une association qui manque à notre pays, lui qui en est truffé...