D’après son CV disponible en ligne jusqu’à ce jeudi [8 décembre 2016] sur différents sites officiels, le tout nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux serait un « ancien élève » des prestigieuses écoles HEC et l’ESSEC. Pourtant, dans les annuaires de ces deux écoles de commerce, impossible de trouver trace de son passage. Son cabinet reconnaît « une erreur »...
Le nouveau premier flic de France, Bruno Le Roux, a-t-il étudié à HEC et l’ESSEC ? C’est en tout cas l’information que mentionnait jusqu’à ce jeudi 8 décembre sa biographie sur le site du ministère de l’Intérieur, sur son site personnel et sur le site du groupe socialiste à l’Assemblée. Une information apparemment sortie de nulle part, comme l’a repéré le site Atlantico. En effet, les annuaires des anciens élèves de ces deux écoles de commerce, que nous avons pu consulter, ne font aucunement mention de l’ancien patron des députés socialistes. On dénombre bien la bagatelle de dix Le Roux diplômés de l’ESSEC... mais aucun Bruno.
Ce vendredi 9 décembre, l’information a été effacée quasiment partout. Elle figure toutefois toujours sur le site du groupe socialiste, et est disponible en cache malgré sa suppression sur brunoleroux.org, son portail en tant que député.
Joint par Marianne, le cabinet de Bruno Le Roux nous explique que « c’est une erreur » et assure qu’elle « n’a jamais été validée par Bruno Le Roux » :
« Il est titulaire d’un DEA de stratégie et management à Paris-X, en partenariat avec HEC et l’ESSEC. Il y a dû y avoir des cours à HEC et l’ESSEC, mais ça n’en fait pas un ancien étudiant pour autant », reconnaît-on.
Un ancien de ce DEA, contacté par Marianne, confirme en riant qu’« indiquer ancien élève d’HEC et de l’ESSEC, c’est jouer sur les mots ».
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Quand Bruno Le Roux se vantait d’avoir « fait HEC »
Entre 2007 et 2012, Bruno Le Roux se rend chaque année dans le collège Roger Martin du Gard d’Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où il a lui-même étudié, pour raconter son parcours à des élèves de troisième. Caroline Bernard, alors professeur d’histoire-géographie au sein de l’établissement, se souvient auprès de Marianne l’avoir toujours entendu affirmer qu’il était un ancien de HEC. « L’une des premières questions posées par les élèves, c’était tous les ans “combien vous gagnez” », se rappelle l’enseignante. Elle a gardé en mémoire la réponse rituelle de Bruno Le Roux : « Il donnait le montant de ses revenus et ajoutait : “Attention, moi, j’ai fait HEC, et quand je revois mes anciens camarades, je vois bien que c’est pas moi qui gagne le plus d’argent” ».
À cette époque, Bruno Le Roux n’avait pas besoin d’un collaborateur trop zélé pour enjoliver son CV.